Dès le début, dans toute la partie gagnée par les Nationalistes, les « revanchards » s'en donnent à cœur joie. Toute la haine accumulée durant les dernières années explose. Les juges et les fonctionnaires subissent un examen. Leur sympathie doit aller vers la droite, voire l'extrême droite ; la justice n'est plus appliquée comme à l'ordinaire, sinon par décrets suivant la loi martiale. Tous les partis politiques ayant soutenu le Front populaire sont interdits, mais de fait, ils vont tous disparaître, même la CEDA, et il n'y aura plus aucune activité politique. Sans même qu'il soit nécessaire de l'organiser, il s'exerce une pression intolérable sur les civils qui ne sont pas engagés. Les « casas del pueblo » et les journaux de gauche sont interdits, mais cette mesure n'est guère nécessaire car la peur fait taire. Les grévistes sont passibles de la peine de mort et tout grand déplacement privé est prohibé...
[...] Alors l'Espagne rouge prend des mesures radicales. On commence par massacrer les propriétaires les plus importants, on brûle leurs titres de propriété et on s'empare de leurs domaines. Tout cela se fait dans un climat de fête et d'euphorie. Mais les paysans installés sur ces terres vont très vite déchanter. Il s'est créé des comités de collectivisation censés gérer les domaines saisis, si bien que les personnes chargées de les mettre en valeur ne savent pas vraiment à qui appartiennent ces terres, ni pour qui ils se donnent tout ce mal. [...]
[...] C'est alors que la 12ème division commandée par Cipriano Mera se met en mouvement dans le but de dégager Casado. Le 10 mars 1939, les colonnes de Casado percent les lignes communistes et arrivent jusqu'à la Puerta del Sol, une autre prend la Plaza de la Independencia, puis les Ministères de la Castellana. Pendant que les Républicains se battent entre eux, les Nationalistes se préparent tranquillement à donner les ultimes assauts. A Madrid, le général Fanjul s'est retranché dans la caserne de La Montaña. [...]
[...] Les aviateurs étaient désormais des pilotes expérimentés. Quant aux cadres de l'armée, ils pensaient qu'ils étaient suffisamment grands pour se diriger eux-mêmes. C'est donc Negrin qui, le 15 novembre 1938, fut chargé de proposer à Genève le retrait de ces Brigades Internationales. Pour accélérer le mouvement, des combattants de ces brigades reçurent de leurs épouses des lettres angoissées disant qu'elles et leurs enfants se trouvaient dans la plus extrême misère. Hantés par cette situation, certains cherchèrent à déserter. Ceux qui n'étaient pas abattus sur place étaient repris avant la frontière et traînés dans une prison à Castelldefels. [...]
[...] La deuxième guerre civile dans la guerre civile A Madrid, le colonel Casado est fatigué : c'est principalement lui qui supporte la défense de la capitale depuis le début des combats. Mais il est aussi écœuré du comportement des hommes politiques et de celui des officiers du parti communiste. A Negrin, qui se trouve à Madrid le 23 février 1939, il essaie, en brossant un tableau de la situation, de le convaincre d'en finir avec cette guerre. En effet, la population est affamée les organismes internationaux n'arrivent même plus à nourrir les enfants. On ne trouve plus : médicaments, pansements, chauffage, eau chaude, essence. [...]
[...] Comme chez les Nationalistes, c'est l'heure des nombreux règlements de comptes et des liquidations d'adversaires ou de rivaux. La plupart des accusés ne savent pas de quel délit ils peuvent être coupables et, d'ailleurs, dans la majorité des cas, le fait qu'ils vivent dans un tout petit confort est une raison plus que suffisante. Il va y avoir un certain nombre de bouchers dans un camp comme dans l'autre qui prendront plaisir à tuer et qui vont tuer pour satisfaire ce plaisir. [...]
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