L'Espagne d'Aznar

Résumé du document

? 'Ma victoire met un terme aux vieux conflits historiques de l'Espagne' (José Maria Aznar lors de son élection le 3 mars 1996).



- José Maria Aznar revendique un droit de cité pour la droite espagnole en présentant l'alternance comme une 'seconde transition', la première étant marquée par la transition d'une Espagne franquiste à une Espagne démocratique. Le PPE (parti populaire espagnol) de Aznar défend alors le mot d'ordre de 'seconde transition', nécessaire selon eux après 13 ans de gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez.



- J. M. Aznar consolide sa majorité en trouvant un compromis a priori impossible en mai 1996 entre la droite nationale et les autonomistes modérés basques, canariens et catalans. Cela indique plus qu'un changement d'époque, il s'agit de la marque de l'enracinement d'une nouvelle culture politique, fruit de 20 ans de vie démocratique. Le 3 mars 1996, le PPE battait le PSOE (parti socialiste et ouvrier espagnol), du fait de la consolidation de cette majorité inattendue et supposée fragile, démontrant ainsi la solidité acquise par les institutions démocratiques espagnoles.

Extraits

[...] - Amérique Latine : les relations diplomatiques nouées avec la région permettent à l'Espagne de dépasser sa condition de puissance moyenne régionale. Elles s'inscrivent dans les cadres bilatéral et multilatéral ainsi permettant à l'Espagne d'encadrer les processus de démocratisation politique, de libéralisation et de privatisation économiques dans la zone. Ces démarches s'inscrivent également dans le cadre d'une politique étrangère européenne visant à instaurer à terme une zone de libre-échange entre l'Europe et l'Amérique Latine à concurrence des projets américains en la matière. [...]

[...] L'ensemble de l'Espagne a sa frontière naturelle avec l'Afrique du Nord et est donc un point d'entrée majeur des flux migratoires dans l'espace Schengen. - sécurité : la sécurité est une question majeure en Espagne. Pourtant, l'effort pour ses forces armées est parmi les plus bas en Europe. En fait, l'Espagne mise sur la sécurité collective pour pallier ses faiblesses en la matière. Ainsi, la contribution financière espagnole à l'effort militaire en Europe ne cesse d'augmenter. Par ailleurs, le rapprochement net entre l'Espagne et les Etats-Unis marque ce souci de sécurité. [...]

[...] L'Espagne d'Aznar "va toujours bien" et connaît une croissance soutenue. Pays encore considéré il y a vingt cinq ans comme encore en développement, l'Espagne a réussi à s'imposer comme un pays moderne, ouvert et compétitif : - septième puissance industrielle mondiale - PNB/hab : $/hab. - taux de croissance de en 1999 et de en 2000 (fondé sur forte demande intérieure et bonne conjoncture internationale, notamment européenne) > taux de croissance moyen de l'Union européenne. Mais tensions inflationnistes point de plus que niveau européen de - dette publique réduite à 68% - budget excédentaire pour l'exercice 2001 - taux de chômage : 21% en en 1999 et 14,3% fin juillet 2000 selon les estimations espagnoles et qui serait de selon celles de l'OCDE. [...]

[...] La politique étrangère d'Aznar s'inscrit en fait dans la continuité de celle instaurée en 1977 avec l'avènement de la démocratie. La politique étrangère espagnole se fonde sur 3 axes principaux : - construction européenne : UEM, négociations sur les fonds structurels lors de la conférence de Berlin en 1998 Mais le poids politique de l'Espagne est à nuancer : elle souhaiterait la constitution d'un espace judiciaire et policier unique qui reste pour l'instant plus que marginal . L'Espagne d'Aznar se recentre d'autant plus sur l'Europe qu'elle y est largement intégrée. [...]

[...] Malgré son alliance avec les forces nationalistes catalanes et basques, il ne cesse de souligner la prééminence de l'Etat central sur des Etats autonomes, même si, en pratique, J. M. Aznar a rompu avec une conception religieuse de l'unité nationale. Néanmoins, l'Espagne est aujourd'hui un pays quasi-fédéral. - J. M. Aznar maintient son capital de sympathie auprès de sa population du fait de sa bonne gestion, tant sur le plan économique et social que politique. En effet, au niveau politique, J. [...]