La Révolution française est pour la parole publique un moment historique : des acteurs politiques nouveaux émergent soudain, orateurs d'assemblée, tribuns etc. ; avec une intensité polémique et passionnelle inouïe, ils inventent collectivement des lieux, des modes de prises de parole et de discussion inenvisageables auparavant. Avec la Révolution française, s'instaure un espace communicatif où tout citoyen détient le droit à la parole. La langue devient le principal élément médiateur au sein de l'espace public.
L'éloquence est ce qui fait un discours ou un orateur persuasif. Elle a partie liée à la rhétorique qui enseigne l'art de persuader. Formation de rhétoriques multiples avec leurs propres règles, espaces et acteurs. C'est ce qu'on pourrait appeler la « diffraction de l'éloquence », qui se fait au théâtre, dans la chanson, rue, école, sections politiques, fêtes.
[...] Critique de cette éloquence : La critique principale repose sur l'abus des mots. Critiques d'abord exploitées par les contre-révolutionnaires puis par des intellectuels (Mme de Stael, Chateaubriand, Burke) Mme de Stael : utilisation abusive des mots + violence verbale+ art de tromper Chateaubriand : remarque une décadence entre l'assemblée constituante (avec de grands orateurs de formation traditionnelle) avec l'Assemblée législative où règne la démagogie. Burke : dénonce l'émergence du langage populaire, parfois vulgaire. L'action oratoire Avec la révolution, la parole se libère, des orateurs s'imposent, des ténors se distinguent et inventent une nouvelle rhétorique persuasive et séduisante, en donnant une dimension politique aux émotions, en associant l'esprit au cœur. [...]
[...] L'expérience de l'éloquence révolutionnaire s'impose comme un événement fondateur et une référence obligée. L'éloquence n'était pas limitée à l'assemblée mais s'exposait aussi dans d'autres lieux comme au théâtre, chants . ) Reprise Les discours les plus remarquables étaient publiés dans les journaux, affichés. Dans l'image et la mémoire que nous gardons de la RF, il y a l'importance du verbe des grands discours Orateurs hostiles à la Révo qui ont marqué l'Assemblée constituante : abbé Maury (il a défendu la prise des biens du clergé), Rivarol (fondateur d'un des journaux révolutionnaires les plus lus, le dévergondage linguistique est pour lui le propre de la Révo). [...]
[...] L'éloquence est ce qui fait un discours ou un orateur persuasifs. Elle est en partie liée à la rhétorique qui enseigne l'art de persuader. Formation de rhétoriques multiples avec leurs propres règles, espaces et acteurs. C'est ce qu'on pourrait appeler la diffraction de l'éloquence = au théâtre, dans la chanson, rue, école, sections politiques, fêtes. Une éloquence de l'action L'action oratoire de la Révolution marque ainsi la rupture entre la rhétorique d'Ancien Régime et la vision littéraire des Romantiques. Les orateurs révolutionnaires sont divisés entre ceux qui prônent et appliquent une modification des règles de la rhétorique ancienne et ceux qui se basent sur une imitation exemplaire des Anciens. [...]
[...] L'éloquence révolutionnaire est porteuse d'enthousiasme. Cependant il faut signaler que cette image est largement caricaturée par les auteurs romantiques comme Michelet ou V. Hugo. Les recherches actuelles tendant à prouver que les journées d'assemblée pouvaient être longues et ennuyantes. Evolution : lors des deux premières législatures, les débats sont âpres mais restent cependant courtois, or avec l'élection de la convention l'assemblée devient une arène où les mots sont des armes et ceci jusqu'à Thermidor. L'acte oratoire en lui-même évolue selon le tribun et ses caractéristiques (physique, voix, tempérament, acoustique de la salle, public présent . [...]
[...] Tout est à inventer, l'expérience de la Constituante, c'est le moment des premiers grands discours. C'est la parole en assemblée qui fait la RF. De grands discours ont-ils influencé le cours des événements ? (cf. Robespierre). Ambiguïté du terme démagogie : certains démagogues parlent pour ne rien dire (Marat dit toujours la même chose, Hébert populiste imagine faire peuple en employant certains mots) Irruption de la vulgarité qu'il faut prendre comme construction d'une image du peuple qui parle en public. [...]
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