Eglise, Etat français, IIIe République, processus historique, séparation de 1905, Louis XIV, anticléricalisme, catholicisme, philosophie des Lumières, Baubérot, Concordat, Napoléon Bonaparte, Léon Gambetta, laïcité, Aristide Briand
Lorsqu'on étudie les mécanismes de formation de l'Etat français, on s'aperçoit rapidement que la religion y prend toute sa part, que ce soit à travers les guerres de religion ou plus tard, avec Louis XIV comme facteur d'unification d'un pays. Le XIXe siècle va constituer une véritable rupture : les dogmes de l'Eglise sont peu à peu remis en cause, de nouvelles façons de penser apparaissent.
[...] Les années Combes : 1902-1905, volonté d'une politique « énergique de laïcité » Avec l'arrivée de Combes le processus s'accélère : le 12 juin 1903 est créée la commission parlementaire sur la séparation des églises et de l'état, en 1904 les congrégations religieuses ont l'interdiction d'enseigner. Les relations diplomatiques avec le Vatican se dégradent et sont rompues: le concordat est nul, la séparation devient urgente. Mais le gouvernement Combes tombe après le scandale de l'affaire des fiches ; Aristide Briand prend alors pleinement part à la mise en place de la séparation. Après discussions et compromis, la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Églises et de l'État est votée. (À noter le particularisme local de l'Alsace Moselle). [...]
[...] Ainsi la constitution de 1791 proclame explicitement la liberté de culte, la très controversée constitution civile du clergé est décrétée en 1790, en 1792 l'État civil est instauré. En 1793-1794 une véritable politique de déchristianisation apparaît: on veut « enlever » la religion. Les relations Église/État se règleront avec l'instauration du Concordat de 1801 par Napoléon Ier. Le pluralisme religieux est affirmé, mais il y a une certaine main mise sur l'Église. Toutefois, le Concordat ne sera pas remis en cause par la suite, même sous la Restauration. [...]
[...] L'Église peut avoir une existence privée, l'État français adopte un nouveau visage : laïc. C. Compromis et nouveau visage de l'État français Les années 1907-1924 cristallisent les nouveaux rapports Église/État. Le Pape Pie hostile à la séparation, exhorte les catholiques français à s'y opposer. (encyclique Vehementer nos, gravissimo offici) L'application de la loi n'est donc pas aisée ; des altercations, parfois violentes, ont lieu durant la crise des inventaires. Devant l'intransigeance de l'église, c'est finalement le gouvernement qui cède. Le 14 mars 1906, Clemenceau déclare « quelques chandeliers ne valent pas une révolution ». [...]
[...] Le conflit des deux France est progressivement pacifié, la République en ressort grandie. Ce processus historique souligne bien le rôle de la religion, en particulier catholique, dans l'établissement d'un État français républicain, mais aussi laïc. Il est clair aujourd'hui que cet État laïc se cherche encore ans après, la laïcité soulève encore les passions, l'affaire du voile en est un exemple. Sommes-nous rentrés dans un nouveau type de processus, la recherche d'une véritable définition de la laïcité à la française ? [...]
[...] - Jean - Marie Mayeur, La séparation des Églises et de l'État- Les Editions de l'Atelier. - Interview de Yves Bruley, Les origines historiques de la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905, disponible sur le site Canal Académie. - Dossier de la documentation française. - Dossier de l'Assemblée nationale - Histoire et patrimoine, séparation des Églises et de l'État. - Mathilde Guilbaud, « La loi de séparation de 1905 ou l'impossible rupture », Revue d'histoire du XIXe siècle, 2004-28, Religion. [...]
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