Les Français ont connu la défaite totale depuis l'Armistice qui a conduit à l'Occupation puis à la Collaboration et enfin à la Persécution de victimes politiques et raciales. On est dans un pays traumatisé.
L'épuration sauvage puis légale dès 1944 ne suffit pas à réconcilier les Français. Dans un premier temps, la soif de justice a conduit à des exécutions sans jugement (lynchage) contre de supposés collaborateurs (humiliation de femmes tondues). L'épuration légale a pris la suite, mais elle a été limitée et n'a porté que sur quelques grandes personnalités comme Pétain condamné en juillet 1945. Mais l'épuration légale épargne les fonctionnaires et la haute magistrature.
[...] Par son choix, Pétain aurait permis à la France de mieux vivre en attendant la fin de la guerre. Mais de nombreuses mémoires restent refoulées Les anciens combattants véhiculent plutôt une mémoire honteuse, car ce sont des perdants, des anti-héros La mémoire des déportés est une mémoire douloureuse, une mémoire qui se tait. On ne fait pas la différence entre les déportés politiques et les déportés raciaux. Les rescapés de camps sont peu écoutés. La spécificité du Génocide n'apparaît pas. [...]
[...] Cette double mémoire Résistancialiste met de côté l'attentisme d'une grande majorité des Français. Le début des conflits de mémoires L'entrée en Guerre Froide (1947) marque la rupture entre 2 mémoires Résistancialistes La mémoire communiste insiste sur le rôle du peuple et commémore séparément le souvenir de cette martyre conférée au jeune Guy Môquet mort fusillé. Les années 50 marquent le réveil d'une mémoire Vichyssoise Il y a une tentative pour réhabiliter la mémoire du Maréchal Pétain. Un courant de pensée orienté à droite reprend l'image d'un Pétain servant de bouclier aux Français contre les crimes allemands nazis. [...]
[...] L'épuration légale a pris la suite, mais elle a été limitée et n'a porté que sur quelques grandes personnalités comme Pétain condamné en juillet 1945. Mais l'épuration légale épargne les fonctionnaires et la haute magistrature. Dès la Libération, De Gaulle cherche à imposer l'image d'une France Résistancialiste Conféré à son discours à l'Hotel de Ville en 1944, il présente la France comme un pays tout entier dressé contre l'ennemi. Il refuse donc l'idée d'une responsabilité de la France dans les actes commis par Vichy. [...]
[...] Il a aussi été Résistant et Gaulliste. Il présente Jean Moulin comme un héros élevé au rang de martyr. Mais à travers Jean Moulin, c'est De Gaulle que Malraux célèbre. Ce discours est l'expression d'une mémoire officielle n'évoquant ni la défaite, ni la collaboration, ni la division des Résistants. C'est déjà une instrumentalisation de la mémoire. Tout concourt à la glorification de la Résistance et à l'occultation de Vichy Exemples : Création du concours de la Résistance ; Création de nombreux films consacrés aux Résistants, y compris des films grand public ; Création de lieux de mémoire comme le Mont Valérien Dans le film d'Alain Renais Nuit et Brouillard la censure a contraint le cinéaste à masquer l'image d'un gendarme français gardant le camp de Pithiviers avec le transfert des déportés juifs. [...]
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