Doctrine vaticane, crise des années 1930, conflits européens, Summi pontificatus, régimes fascistes
Face aux totalitarismes, la politique pontificale n'est pas sans ambiguïté. Le pape Pie XI, dans une allocution du 14 mai 1929, a déclaré: "Quand il s'agit de sauver les âmes, de prévenir de grands maux capables de les perdre, Nous Nous sentons le courage de traiter même avec le diable en personne".
[...] Pourtant, en 1935, le Vatican soutient et finance le régime de Mussolini dans le conflit éthiopien. Une complicité avec le national-socialisme allemand, 1930-1934 Le Saint-Siège se réjouit de l'avènement d'Hitler comme rempart antibolchevique. D'ailleurs par l'Encyclique Quadragesimo Anno de mai 1931, le Pape précise la doctrine sociale de l'Eglise inaugurée par Léon XIII en 1891 par le Rerum Novarum, et condamne de nouveau le communisme et le socialisme. La volonté de révision des traités est aussi un élément de l'entente catholico-nazie. [...]
[...] Pie XI espère encore la conversion de juifs au catholicisme. Après les lois de Nuremberg de 1935 et le pogrom de la nuit de cristal du 9 novembre 1938, aucune réaction officielle n'est communiquée. Cependant, Pie XI, prépare une dénonciation officielle, l'Humani Generis Unitas, pour le dixième anniversaire des Accords du Latran, en présence de Mussolini. Pie XI meurt la veille, le 10 février 1939, et son texte est caché et relégué aux archives. La diplomatie vaticane face aux conflits européens Un soutien officiel aux dictatures fidèles au catholicisme En apparence favorable à l'indépendance autrichienne et à la résistance au nazisme du laïcat social-chrétien autrichien, le Vatican est officieusement satisfait de l'Anschluss. [...]
[...] Le 14 mars 1937, l'encyclique Mit Brennender Sorge, met en garde contre les fondements idéologiques du nazisme allemand. La politique religieuse du Reich entraîne une quasi-rupture (Kirchenkampf), pourtant en période d'amitié italo-germanique. Fin 1937, l'accord définitif sur l'Action catholique (ensemble des mouvements appartenant au catholicisme social comme la Jeunesse ouvrière chrétienne) lui interdit toute activité politique. Pour la seconde fois l'Eglise admet la primauté de l'Etat. En octobre, les organisations catholiques sont liquidées. En 1938, Pie XI et Mussolini envisagent l'excommunication d'Hitler mais, pour des questions diplomatiques et d'appel à la modération, cette idée est abandonnée. [...]
[...] Il soutient également le régime salazariste au Portugal. Le Vatican fait pression contre l'entrée de l'URSS à la Société des Nations en 1934 et lutte contre les pactes orientaux et la disparition progressive du cordon sanitaire autour de l'URSS. Condamnation de la guerre et soutien aux Alliés Pie XII, successeur de Pie XI, le 2 mars 1939, est germanophile. Il interdit à l'Osservatore tout écrit sur la guerre faite à l'Eglise en Allemagne et encourage l'expansion de l'Axe, baptisée triomphe de la paix, dès mars 1939. [...]
[...] Il soutient les Alliés et participe à des actes d'espionnage et de complot contre Hitler. Cependant, pour les Alliés, son attitude n'est pas suffisamment directe et franche envers l'Allemagne. Annexes: Pie XI (1922-1939) Pie XII (1939-1958) Bibliographie: CHARGUERAUD Marc-André, Les papes, Hitler et la Shoah: 1932-1945, Labor et Fides, Genève LACROIX-RIZ Annie, Le Vatican, l'Europe et le Reich: de la Première Guerre mondiale à la guerre froide, Armand Colin, Paris REMOND René, Religion et société en Europe : la sécularisation aux XIXe et XXe siècles : 1789-2000, Editions du Seuil, Paris WOLF Hubert, Le pape et le diable: Pie XII, le Vatican et Hitler: les révélations des archives, CNRS Editions, Paris, 2009. [...]
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