Jean Jacques Chevallier, dans cet extrait de l'ouvrage Histoire des institutions et des régimes politiques de la France, de 1758 à 1958, publié chez Armand Colin en 2001 évoque la dictature personnelle de Robespierre à la fin du XVIIIe siècle. Il traite cette période en mêlant quelques références historiques, politiques et juridiques.
La Constitution du 3 septembre 1791, grande œuvre révolutionnaire, notamment composée de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, n'abolissait pas la Monarchie. Rédigée dans l'espoir de durer, elle ne fonctionnera pas et chutera rapidement. En effet, le 10 août 1792, l'Assemblée se soumet à la Commune, le roi est suspendu et pris en otage et la Monarchie chute. Elle sera abolie le 21 septembre 1792, au lendemain de la victoire de Valmy contre les Prussiens, et la République sera alors proclamée. De septembre 1792 à juin 1793, la Convention nationale sera dominée par les Girondins, et le Tribunal révolutionnaire de Paris, le Comité de Salut Public et le Comité de sûreté générale seront alors mis en place. De juin 1793 à mars 1794, la France va connaître une période de dictature du Comité de Salut Public. Ce comité, qui concentre les pouvoirs exécutif et législatif va, suite à l'adhésion de Robespierre le 9 thermidor an I, perdre de son influence, et c'est Robespierre lui-même qui va diriger la dictature. La théorie du gouvernement révolutionnaire qu'il a développé avec Saint-Just conduit à appliquer un régime dictatorial fort, un régime de Terreur. Jusqu'en juillet 1794, date de sa chute, la répression pour protéger la République sera très forte, nombres d'opposants à sa politique seront éliminés. Parmi eux, nous pouvons compter les Hébertistes qu'il jugeait trop à gauche, les Dantonistes qu'il estimait trop à droite, il cherchera notamment à épurer le Comité de Salut Public en s'appuyant sur les clubs.
Comment Robespierre est-il parvenu à mettre en place sa dictature personnelle et ses ambitions pour le régime ?
La mise en place de la dictature de Robespierre a été facilitée par la conjoncture politique (I), de ce fait sa dictature a pu instaurer la Terreur. (II)
[...] Une dictature fondatrice de la Terreur Dès le 9 thermidor an le règne de Robespierre s'est présenté comme une réelle monocratie dont les fondements justifiaient l'usage de la violence. 2 L'instauration d'une monocratie Le 9 thermidor an I Robespierre entre dans le Comité de Salut Public. Sa dictature soutenue par la Commune de Paris n'est fondée sur aucun acte juridique Fondée sur aucun acte juridique Il ne méritait pas plus qu'un autre de dominer le Comité de Salut Public, sa dictature ne s'appuie sur aucun acte juridique, rien ne justifie qu'il soit porté aussi haut. [...]
[...] La dictature personnelle de Robespierre C'est une époque de silence dans l'Assemblée. La Convention acquiesce à tout. Les députés se taisent. Aucun ne prend l'initiative de quoi que ce soit. La peur règne, cette auguste déesse de l'histoire des Révolutions. C'est vraiment la dictature au maximum, la monocratie c'est-à-dire le pouvoir absolu d'un seul. On a remarqué, à vrai dire, que cette dictature de Robespierre ne reposait sur aucun acte juridique (c'est du reste ce qui facilitera le 9 thermidor). [...]
[...] La vertu fait référence au courage, c'est un emprunt à l'Antiquité. Pour Mathiez, c'est un correctif de la Terreur. La Terreur renvoie à la violence qu'il utilise pour protéger la République (guillotine, épuration). D'ailleurs, il est à l'origine de la théorie du gouvernement révolutionnaire. C'est une extension de la compétence du Tribunal révolutionnaire. Les Victoires sont les victoires militaires à Tourcoing, à Courtrai, à Fleurus. La Belgique est conquise. La Catalogne est envahie. A l'étranger, on parlait des Armées de Robespierre à l'époque. [...]
[...] La dictature personnelle de Robespierre a été facilitée car il disposait de tous les leviers réels dans ce régime de parti unique. Et d'ailleurs, les oppositions à sa dictature étaient réprimées par l'usage de la violence et surtout de la guillotine Les fondement de sa dictature légitiment le recours à la violence Robespierre souhaitait préserver la République, menacée à l'intérieur (insurrection en Vendée qui opposait les partisans et les adversaires du mouvement révolutionnaire) et à l'extérieur (guerre contre les pays Européens coalisés) par tous les moyens sa dictature peut alors se résumer en trois mots Victoires, Terreur, Vertu Une volonté de protéger la République à tout prix Il élimine tous les opposants à la République, les Girondins en 1793, les Hébertistes, les Indulgents groupés autour de Danton. [...]
[...] Parmi eux, nous pouvons compter les Hébertistes qu'il jugeait trop à gauche, les Dantonistes qu'il estimait trop à droite, il cherchera notamment à épurer le Comité de Salut Public en s'appuyant sur les clubs. Comment Robespierre est-il parvenu à mettre en place sa dictature personnelle et ses ambitions pour le régime ? La mise en place de la dictature de Robespierre a été facilitée par la conjoncture politique de ce fait sa dictature a pu instaurer la Terreur. Une dictature facilitée par la conjoncture politique Robespierre, avocat et notamment grand homme politique a vu sa dictature facilitée par la docilité des structures révolutionnaires en place. [...]
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