La détente (1963-1975) : facteurs, aspects, limites

Résumé du document

En octobre 1962, le monde est passé au bord du 3e conflit mondial avec la crise des missiles de Cuba. Cette crise a fait prendre conscience de la nécessité d'un dialogue entre les deux Grands pour éviter le MAD (« Mutual Assured Destruction »).
Ainsi naît la Détente à l'égard de laquelle on peut se demander si d'autres facteurs ne poussent pas à sa réalisation.

Cette période de déglaciation n'était-elle pas en elle-même une nécessité militaire, stratégique, politique, voire économique ? Ne contenait-elle pas également ses propres imperfections ?

Extraits

[...] Sommaire Facteurs de la Détente II- Aspects de la Détente III- Limites de la Détente Facteurs de la Détente Problèmes nucléaires - Gros avantage US du point de vue nucléaire dès le début des années 60, mais l'écart tend à se resserrer - Risque de prolifération nucléaire par obtention d'autres Etats de l'arme atomique (Grande-Bretagne en 56, France en 60, Chine en 64 ) la dissuasion en devient plus réelle Problèmes internes aux deux Grands : essoufflement relatif Une volonté de réforme voit le jour : - Pour les USA : car sur rengagement planétaire : dû à une volonté d'omniprésence mondiale (ex de la guerre du Vietnam), nécessité de fonds et de réformes sociales la Grande société de Johnson) - Pour l'URSS : dysfonctionnements chroniques de son économie (modernisation freinée par la course aux armements) Existence de forces centrifuges dans chaque camp Domination remise en cause dans chaque camp : Malentendus transatlantiques lézardent le camp occidental : la France centrifuge : De Gaulle et la France, qui, au nom de l'identité nationale, se trouve en opposition avec les USA - Autonomie de défense française : nucléaire français - refus du grand dessein de Kennedy consistant en un partenariat USA-Europe sauf dans le domaine militaire qui serait soumis à la tutelle US retrait du commandement intégré de l'OTAN en 1966 - Critique de la domination US : discours de Phnom-Penh (Cambodge, 1966) contre la guerre au Vietnam reconnaissance diplomatique de la Chine critique de la domination US sur le continent américain Vive le Québec libre ! - Création d'une Europe à axe Paris-Bonn et une Europe sans les Anglais (trop influencés par les US) Nombreuses fissurations du camp socialiste : forces centrifuges à l'Est - Schisme sino-soviétique commencé en 1958, effectif en 1963. [...]

[...] de Dubcek) veulent se libérer du régime sans pour autant remettre en cause le socialisme socialisme à visage humain Répression brutale selon la doctrine de Brejnev de souveraineté limitée du Pacte de Varsovie Cela va ternir l'image de l'URSS et accélérer la remise en cause du modèle, notamment en Europe occidentale (passage à l'eurocommunisme : abandon du dogme de la dictature du prolétariat) II- Aspects de la Détente Les aspects militaires Dès 1963, mise en place du téléphone rouge entre la Maison Blanche et le Kremlin pour pouvoir se concerter rapidement et directement en cas de crise - 1963 : traité de Moscou interdiction des essais nucléaires aériens - 1968 : traité de Washington les pays possédant l'arme nucléaire s'engagent à ne pas la céder à d'autres pays (accord alors non ratifié par la Chine et par la France, ce ne sera seulement qu'en 1997) - 1972 : accords SALT 1 sur la limitation de construction de missiles baisse de la course aux armements) Reprise de l'activité diplomatique Ostpolitik de W Brandt : - Épicentre de la Guerre Froide, l'Europe profite du climat de Détente instaurée par les deux Grands le Chancelier ouest-allemand W. [...]

[...] Avec cette guerre, les pays arabes exportateurs de pétrole décident d'utiliser le pétrole comme une arme contre Israël et ses alliés : les prix du pétrole sont multipliés par 4 en 1973 Ces crises reflètent les limites de la Détente par engagement de l'URSS d'un côté et de l'autre par la crise pétrolière qui s'ensuit et par le non-règlement de la question palestinienne (mouvements de libération modérés et radicaux) Faible impact des accords conclus Sur le plan économique - À l'Est, peu de produits compétitifs - À l'Ouest, les Occidentaux refusent les transferts technologiques, susceptibles de renforcer la puissance militaire et industrielle du bloc de l'Est Sur le plan diplomatique (conférence d'Helsinki) - Aux Est, reconnaissance des frontières et renoncement à toute ingérence - À l'Ouest, on retient surtout les droits de l'Homme Sur le plan militaire : Chaque camp essaye de contourner les accords - Selon les accords SALT1, limitation du nombre des missiles intercontinentaux, mais parallèlement, on augmente la quantité destructrice des fusées - Accord de non-prolifération du nucléaire : En parallèle, les armes conventionnelles chimiques qui se développent La quantité est remplacée par la performance (la course aux armements ne s'arrête donc pas) Sur le plan idéologique, rigidité au sein des blocs : - Répression au Printemps de Prague en 1968 volonté de Dubcek de réformes dans un sens libéral du terme socialisme à visage humain mais intervention de l'URSS - Détente ambigüe : D'un côté, extension de l'influence de l'URSS en Asie (Khmers rouges soutenus par ex.) d'un autre côté, suivi de la doctrine Johnson de 1965 : pas de second Cuba en Amérique Latine : Intervention US Big Stick à St Domingue, soutien de Pinochet au Chili, lutte antiguérilla castriste en Bolivie (assassinat de Che Guevara) Conclusion En 1973, la Détente, nécessaire après la crise de Cuba a montré ses limites. Les circonstances, les affaiblissements ont mis à jour de nouvelles espérances pour chacun des Grands au détriment de l'autre. [...]

[...] La détente (1963-75) : facteurs, aspects, limites Introduction En octobre 1962, le monde est passé au bord du 3e conflit mondial avec la crise des missiles de Cuba. Cette crise a fait prendre conscience de la nécessité d'un dialogue entre les deux Grands pour éviter le MAD Mutual Assured Destruction Ainsi naît la Détente à l'égard de laquelle on peut se demander si d'autres facteurs ne poussent pas à sa réalisation. [...]

[...] Cette période de déglaciation n'était-elle pas en elle-même une nécessité militaire, stratégique, politique, voire économique ? Ne contenait-elle pas également ses propres imperfections ? [...]