En dépit des formes différentes qu'elle connaît dans le temps et dans l'espace, la démocratie peut se définir classiquement comme le gouvernement du peuple par le peuple, l'extension de ce type de régime s'est étendue dans le monde au cours du XXe siècle. Ce document montre l'évolution de la démocratie en Europe au cours du XXe siècle, en s'appuyant notamment sur plusieurs cartes en couleur.
Extrait : "Avant 1914, il existe trois modèles de démocratie libérale dans un monde minoritairement démocratique. A la veille de la Première Guerre mondiale, seule une minorité de la population du monde vit dans un régime démocratique, en Europe nord-occidentale et en Amérique du Nord pour l'essentiel. Trois grandes variantes de la démocratie libérale se sont élaborées au fil du temps par la construction d'équilibres particuliers entre l'exercice des libertés politiques et celui des libertés économiques : la République américaine, la monarchie parlementaire britannique et la IIIe République française.
Ces démocraties représentatives, où le pouvoir est confié entre deux élections à des élites qui ont su élargir la base au départ très étroite de leur légitimité au cours du XIXe siècle, sont principalement appuyées sur des systèmes à deux chambres, l'une représentant les citoyens (Chambre des représentants aux Etats-Unis, des communes au Royaume-Uni, des députés en France), l'autre les pouvoirs locaux (les Sénats français et américains) ou l'aristocratie (Chambre des lords au Royaume-Uni)."
[...] Ce desserrement politique à l'Est rend de moins en moins acceptable le maintien des régimes autoritaires dans le monde libre : dans les années 1980, les dictatures militaires d'Amérique latine transmettent le pouvoir à des civils et organisent la transition démocratique. Un certain pluralisme est introduit dans des Etats africains au début des années 1990, avec des conséquences mitigées : jeu démocratique, mais aussi instrumentalisation ethnique du jeu des partis et guerres civiles. Au même moment, l'effondrement du bloc soviétique entraîne le passage des Etats d'Europe centrale et orientale à la démocratie libérale. La proclamation de principes démocratiques libéraux dans les ex-républiques de l'URSS ouvre la voie à une difficile transition politique, encore en cours aujourd'hui (cf. l'Ukraine en 2004). [...]
[...] Ø La démocratie dans l'entre-deux-guerres : éphémère essor, recul et crise La Première Guerre mondiale est largement la victoire des démocraties : l'effondrement des grands empires centraux autoritaires empire allemand, austro-hongrois, mais aussi des empires ottoman et russe entraîne la restructuration étatique de l'Europe, et c'est tout naturellement que s'imposent dans l'immédiat après-guerre des Constitutions démocratiques dans les nouveaux Etats européens (Cf. carte ci-dessous). Le suffrage devient parfois véritablement universel, c'est-à-dire élargi aux femmes, dans beaucoup de pays après-guerre. Aux pays scandinaves, qui ont déjà modifié leur législation au début du XXe siècle, s'ajoutent, entre 1917 et Etats, dont la Russie, la Pologne, la Tchécoslovaquie, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Mais les nouvelles démocraties sont fragiles, lorsqu'elles ne sont pas de pure façade, pour se concilier les puissances démocratiques qui apparaissent comme les grands vainqueurs de la guerre. [...]
[...] Bush) ou en Grande-Bretagne. Les démocraties, même les plus anciennes, ne sont pas exemptes à la fin du XXe siècle de composantes ou de tentations néopopulistes ou néototalitaires. La démocratie, le pire des régimes à l'exception de tous les autres comme la qualifiait Winston Churchill, par sa nature même de recherche d'un équilibre dynamique et de volonté de résolution non violente des conflits, n'est pas un acquis historique définitif, mais est toujours à reconstruire et à préserver de dérives oligarchiques ou autoritaires. [...]
[...] La monarchie constitutionnelle italienne, une démocratie libérale archaïque, qui n'avait su se moderniser ni avant-guerre ni immédiatement après, recourt à une solution non démocratique : la nomination de Mussolini en 1922 est emblématique de la vague autoritaire et bientôt totalitaire qui referme la parenthèse démocratique de l'entre-deux-guerres. A la fin des années 1930, les démocraties semblent en crise, affectées profondément par les conséquences de la dépression économique, même si les Etats-Unis esquissent sous Roosevelt de nouvelles solutions, comme les pays scandinaves (cf. carte 4). Les victoires de l'Axe semblent conforter en 1941-1942 l'échec historique de la démocratie comme le montre l'effondrement d'un de ses modèles de 1914, la République française, en juillet 1940. [...]
[...] Ø La démocratie, un chantier permanent La démocratie n'est pas un régime figé depuis 1945. La conquête des droits politiques par les femmes s'est poursuivie durant tout le XXe siècle, sans que l'égalité totale soit atteinte aujourd'hui, notamment dans l'accès aux fonctions électives. Dans la plupart des pays développés à économie de marché, la citoyenneté s'est élargie à des hommes et des femmes plus jeunes (norme des 18 ans pour la majorité politique), le suffrage universel s'est approfondi (droits civiques aux noirs aux Etats-Unis depuis les années 1960, en Afrique du Sud à partir de 1994 avec les premières élections multiraciales) La crise économique des années 1974-1982 a entraîné une remise en cause des formes de la démocratie sociale au bénéfice d'une démocratie néolibérale un mouvement qui pour l'instant déséquilibre le dosage subtil entre le libéralisme politique et le libéralisme économique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture