Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les grands empires européens ont perdu leur prestige. Dans les colonies, les manifestations d'un désir d'indépendance se font de plus en plus sérieuses. Aussi, les métropoles, ruinées, n'ont plus les moyens de s'occuper des colonies. Et elles doivent, pour pouvoir se reconstruire, se placer sous la tutelle d'une des deux nouvelles superpuissances, USA ou URSS ; or, l'une comme l'autre, se prononcent en faveur de l'indépendance des colonies. Ainsi à cette date débute un processus de décolonisation, par lequel les colonies acquièrent plus ou moins rapidement et violemment, leur indépendance. Si les britanniques envisagent de céder l'indépendance à leur colonies dès que celles-ci commencent à la réclamer, le gouvernement français, quant à lui, refuse et fait tout pour conserver ses colonies.
C'est pourquoi, aujourd'hui, lorsqu'on parle de la décolonisation, on oppose souvent deux modèles : la décolonisation britannique, réputée comme voulue et pacifique, et la décolonisation française, plutôt subie et violente. Mais, si la décolonisation française et britannique sont, c'est indéniable, différentes, sont-elles pour autant si opposées? Autrement dit, cette stricte opposition n'est-elle pas trop simpliste, trop réductrice ?
Pour répondre à cette question, nous nous demanderons, dans un premier temps, si le processus de décolonisation violent correspond exclusivement au modèle français, puis, si le processus pacifique doit forcément n'être associé qu'au modèle britannique (...)
[...] Cependant, une grande part des colonies françaises a également accédé à l'indépendance par un processus pacifique. Les colonies françaises d'Afrique subsaharienne ont accédé à l'indépendance progressivement en négociant avec la métropole, sans guerre, avec notamment en 1956 la loi- cadre Defferre, et les protectorats marocains et tunisiens ont été décolonisés sans conflit comparables à l'Indochine ou l'Algérie. On peut donc en conclure que cette opposition entre les décolonisations française et britannique est trop stricte et réductrice, car elle ne montre qu'un aspect, certes important et mémorable, de ces différentes décolonisations mais oublie, occulte, une réalité beaucoup plus complexe et moins systématique. [...]
[...] Si on ne connait pas avec précisions le nombre de victimes de la guerre d'Algérie, on estime qu'ils avoisinent les ce qui nous permet aujourd'hui d'affirmer qu'elle a été la guerre d'indépendance la plus meurtrière. Le cas algérien est néanmoins particulier : il ne faut pas oublier que l'Algérie n'était pas considéré comme une colonie, mais, plus que cela, comme un ensemble de départements français, habités alors par près d'un million de pieds noirs Cependant, des exemples de décolonisation dans la violence existent aussi du côté britannique. La Malaisie en est un. [...]
[...] La guerre d'Indochine constitue un premier exemple de décolonisation française par la violence. En 1946, la France s'est en effet livré, pour le prestige notamment, à un conflit colonial contre une Indochine aux ambitions indépendantistes et qui plus est communistes. Mais ce fut une défaite cuisante pour la France, qui avait sous-estimé l'adversaire : suite à la capitulation de Dien Bien Phu, la France reconnaît entre autres l'indépendance de sa colonie à travers les accords de Genève signés en 1954 par Pierre M. [...]
[...] Ainsi à cette date débute un processus de décolonisation, par lequel les colonies acquièrent plus ou moins rapidement et violemment, leur indépendance. Si les britanniques envisagent de céder l'indépendance à leur colonies dès que celles-ci commencent à la réclamer, le gouvernement français, quant à lui, refuse et fait tout pour conserver ses colonies. C'est pourquoi, aujourd'hui, lorsqu'on parle de la décolonisation, on oppose souvent deux modèles: la décolonisation britannique, réputée comme voulue et pacifique, et la décolonisation française, plutôt subie et violente. Mais, si la décolonisation française et britannique sont, c'est indéniable, différentes, sont-elle pour autant si opposées? [...]
[...] Le 15 aout 1945 est proclamée l'indépendance de l'Inde (à majorité hindouiste) et du Pakistan (à majorité musulmane sunnite). En ce qui concerne la Palestine, les britanniques mettent fin au mandat en 1948, sans résistance et de façon rapide, voire précipitée. Mais le qualificatif pacifique associé à ces décolonisations britanniques est à relativiser. En effet, il est vrai que le processus d'indépendance par rapport à la métropole est, dans les cas précédents pacifique, mais l'accès à l'indépendance des colonies, notamment entre les différents peuples qui la composent, peut être en soi très violent. [...]
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