J. Desparmet a recueilli à Blida un manuscrit en 1905 et il le publie en 1930 dans la « Revue africaine ». Ce manuscrit a été écrit après le débarquement d'Alger par un jeune marabout, devenu émir (c'est-à-dire chef militaire), acclamé par les tribus des Hochems après avoir fait preuve de courage contre les armées françaises. J.Desparmet l'a recueilli lors d'un voyage à Blida et ne l'a édité que 25 ans plus tard, dans la Revue Africaine en 1930. Abd el-Kader est un théologien, né en 1808 à Mascara (Algérie) et mort en 1883 à Damas (Syrie). De son vrai nom Ibn Muhyi al-Din al Hasani, il prend le surnom d'Abd el Qadir, ce qui signifie « le serviteur du Puissant ». Il voyage à La Mecque, Damas, Bagdad et est impressionné par les réformes menées par Mohammed Ali en Egypte qu'il émancipe de l'Empire Ottoman. Il retourne en Algérie quelques mois avant l'invasion de la France. Il réussit à mener près de 10 000 hommes au combat et remporte des victoires stratégiques. Dans ce discours, véritable épopée de la ville d'Alger, il critique l'agissement des Français colonisateurs qui ont attaqué et pris la ville lors du célèbre débarquement d'Alger, le 4 juin 1830. Son discours se veut assez nostalgique : il pleure la disparition de « la Splendide ».
Tout d'abord, Abd el-Kader explique que « la fin des temps » est proche car Alger, « la Splendide »est tombée dans les mains des « ennemis » (l.1-6). Il précise ensuite que ce sont des « chrétien » (l.7). C'est alors la narration de la chute d'Alger, « la Splendide », prise par le Français, dont l'armée est supérieur en force et en nombre (l.8-15). Il explique aussi la ruse des Français : ils ont débarqué à Sidi Ferruch pour éviter les canons d'Alger et lancé leurs troupes faisant périr un « certain nombre de Musulmans » et faisant peur aux autres « Croyants » (l.16-22). La résistance musulmane s'organise (l.22-27). Les pertes sont nombreuses : il y a des morts des deux côtés (l.23-24). Mais la ville d'Alger est prise : elle n'est plus celle qui inspirait la jalousie et la crainte (l.35-43). Il fait ensuite une prière à Allah (l.44-53), puis exprime encore de la tristesse pour la perte d'Alger (l. 54) avant de signer Abd el-Qader (l.55)
Tout d'abord la colonisation française de l'Algérie passe par la prise d'Alger, ville très importante : la France a de multiples raisons de coloniser ce pays, elle envoie de nombreuses troupes pour la cela et obtient la capitulation de la ville moins d'un mois après le début des hostilités. Abd el-Kader réalise également ici une épopée nostalgique où il chante la gloire d'Alger, la résignation de sa perte et une prière pour l'avenir de son pays. Mais d'un autre côté, il appelle à la guerre sainte (djihad) en voulant rassembler les Croyants, en détaillant les scènes héroïques des combats et en invoquant le Paradis musulman.
[...] - L'agha Ibrahim monta à cheval et fut saisi de peur dès le début. - Le Bey et le Khalifa prirent la droite, - vers le rivage, attaquèrent les Français et entreprirent leur arrière-garde. - Combien de soldats chrétiens arrivèrent prisonniers ! - Combien de têtes furent apportées par leurs vainqueurs ! - Que de cadavres restèrent gisants. Eld,leza'ir a été prise ! Elle a atteint son terme ! - Elle a fini de faire parler d'elle, b Musulmans . [...]
[...] -la gloire d'Alger est évoquée au passé : a eu ont tremblé a atteint (l.35), a fini (l.35), ont retenti (l.43), ce qui montre sa décadence. Elle était à l'apogée, elle est maintenant sur la voie du déclin. B Une résignation de la perte de la ville - Alger a été prise par la volonté de Dieu : mais quand Dieu l'a voulu, son terme est arrivé (l.10). - sorte de fatalisme religieux : Abd el-Kader est le serviteur du puissant : il se soumet aux volonté d'Allahet accepte la reddition de la ville. [...]
[...] Les croyants peuvent avoir l'espoir d'une victoire proche. Il y a eu 415 morts et 2160 blessés du côté français. Du côté algérien, les chiffres restent inconnus : les Arabes emportent selon leur coutume, leurs morts et leurs blessés. - les musulmans morts pour sauver Alger deviennent des héros : que de héros périrent et laissèrent leur maison veuve (l.30). C L'espoir des Musulmans : le Paradis - Les Houris (beauté céleste qui, selon les promesses du Coran, doivent récompenser après la mort la vertu et la foi du croyant ; elles jouissent d'une jeunesse et d'une beauté éternelles.) ont des qualificatifs positifs : voix suaves (l.26), beaux yeux (l.31). [...]
[...] - Tu désigneras leur place dans le paradis et ses jardins, - en considération du Seigneur du peuple élu, l'ancêtre d'Hassan et d'Hosséïn. Ah! Messieurs, j'ai le cœur en deuil au sujet d'Eldjezaïr! Abd el-Qader Introduction J. Desparmet a recueilli à Blida un manuscrit en 1905 et il le publie en 1930 dans la Revue africaine Ce manuscrit a été écrit après le débarquement d'Alger par un jeune marabout, devenu émir (c'est-à-dire chef militaire), acclamé par les tribus des Hochems après avoir fait preuve de courage contre les armées françaises. [...]
[...] - Ce n'était pas cent bateaux qu'il avait, ni deux cents; - il fit défiler orgueilleusement sa flotte devant elle, - surgissant de la haute mer, avec des années puissantes; - le compte nous en était inconnu, leur nombre s'embrouillait, il se dérobait [à nos yeux]. - Les Roums sont venus (ainsi) contre la Splendide acharnés. - Au sujet d'Eldjezaïr, Messieurs, j'ai le cœur en deuil ! Le chien ! Quand il eut lorgné et observé notre port, - il aperçut les canons braqués dans sa direction. [...]
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