Croyances, incroyances, France, XIXe siècle, Eglise catholique, anticléricalisme, conflits entre l'Eglise et la République, influence des protestants, intégration des juifs
55 000 prêtres vers 1900, issus de milieux populaires (souvent ruraux). Petit séminaire diocésain, puis grand séminaire : formation à la sainteté plus qu'à l'érudition. Les sciences, le droit canon, l'histoire sont sacrifiés à l'intégration des vertus sacerdotales è mode de vie austère, chaste, coupant le prêtre du monde et des grandes transformations sociologiques. Situation très tributaire de la paroisse : les plus importantes è ministères riches et paisibles ; les petites paroisses rurales è isolement matériel et moral. Position respectée, mais prêche souvent dans le désert, et parfois critiquée pour l'aisance relative qu'elle procure. Clergé régulier nombreux : 30 000 hommes, 130 000 femmes. Diversité des
congrégations, 3/4 des missionnaires sont français.
[...] Nancy : 2/3 des femmes à Pâques ! Ailleurs : déclin. L'ouest parisien s'accroche, l'est s'éloigne Peuplades de contrées inexplorées Richard, archevêque de Paris). Disparités des comportements : jansénisme (grandes familles catholiques) contre simplicité naturelle de Saint Thérèse de Lisieux ; mysticisme de Foucauld (ascèse au Sahara) ; intellectuels se détournant du scientisme au profit de l'enfance (Péguy, Jammes, Verlaine), de la tradition et de la certitude de l'Eglise (Bourget, Huysmans, Psichari). Religion populaire tournée vers les Saints, quasi superstition (apparitions à Lourdes). [...]
[...] Ralliement vu comme insincère, visant à mettre des catholiques au pouvoir, Ralliement d'ailleurs peu suivi, ce qui montrerait l'orientation profonde de l'Eglise. Offensive maçonnique (le Grand Orient renonce au déisme en 1877, plus de Grand Architecte membres en 1914), rassemblant une bourgeoisie éclairée refusant toute tutelle cléricale. Offensive des librespenseurs, plus intolérants, et des radicaux, socialistes et anarchistes, très résolus. Manifestation dans la législation laïque, dans la presse (caricatures), dans le scientisme écrasant les Ecritures, dans les attentats contre les symboles chrétiens, dans le refus des sacrements (obsèques surtout), dans l'épuration toponymique, etc. [...]
[...] Les religions et spiritualités minoritaires 1. L'influence des protestants : petits mais costauds Seulement de la population en 1900 (beaucoup restés en Alsace-Lorraine). Nombreux dans le Midi (Gard : 125 000), dans la Seine, autour de Montbéliard. Beaucoup de ruraux, citadins grands bourgeois (Paris, Bordeaux) : Hottinger, Mallet, Neuglize (banque), Peugeot, Dolfuss, Koechlin (industrie, Mulhouse). Divisés en trois tendances : Réformés : orthodoxes (socle théologique ferme contre l'agnosticisme) et libéraux (relativisant les dogmes, symboles évolutifs, préférant le libre-examen). Sabatier. Luthériens. Eglises libres. Rôle politique considérable. [...]
[...] Très faible intérêt pour le sionisme. L'Affaire et l'arrivée de réfugiés juifs fuyant les pogroms, très pratiquant, réveillent un peu l'identité juive, parfois agacent L'essor de l'ésotérisme Fort intérêt pour l'ésotérisme : astrologie, cabale, spiritisme. Sincères et charlatans Théosophes en quête de Dieu via les visions et la nature, divagations de Péladan (qui prétend descendre d'un roi babylonien), pseudo maçonnerie, tentative syncrétique de Schuré. L'anticléricalisme : deux formes, nombreux acteurs (maçons, politiques, libres penseurs et scientifiques) Forme modérée : soumettre le spirituel au temporel, défendre la liberté de conscience. [...]
[...] Abbés-démocrates (Lemire, député du Nord pendant 35 ans), Sillon, condamné en aout 1910 par Pie X qui refuse le suffrage universel et la conscience individuelle (tout pouvoir/ vérité vient de Dieu). Préoccupations sociales profondes chez certains chrétiens, mais hostilité au socialisme. Corporatisme (De Mun, La Tour du Pin), paternalisme (Harmel et sa cité) parfois ouvert, parfois coercitif. Conflit grave entre les modernistes et l'autorité sur le plan intellectuel : confrontation entre la foi biblique et les savoirs récents. Cf. Loisy, l'exégète libre, remettant en cause l'historicité de la Genèse. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture