Initiée par Jean Fourastié et passée dans le langage courant les trente glorieuses désignent la période allant de l'après guerre au début des années 70. A cette époque commence une période unanimement reconnue comme étant une période de crise.
Aux trente glorieuses faites de prospérité économique et de progrès social constant succèderaient des années dites « piteuses » marquées par une morosité économico-sociale.
Quels sont les éléments qui ont provoqué ce changement, pourquoi a-t-il été perçu comme tel et que peut-on dire de la pertinence de cette vision ?
[...] ) A partir des années 1990, les ménages dont la pouvoir d'achat se contracte, deviennent pessimistes, tentent de se désendetter et épargnent pour leurs vieux jours; ils freinent leur consommation. La baisse de la fécondité contracte la demande de biens domestiques et d'équipement. Cette stagnation de la demande élimine l'inflation, mais accentue le chômage. -Un essor sans précédent du chômage à partir des années 1980. En Europe, le pourcentage des sans emploi quadruple de 1970 à 1993. Un actif européen sur 10 est réduit au chômage en 1993. [...]
[...] Les effets de la politique de Thatcher élue en 79 commencent eux aussi à se faire sentir, elle est réélue en 83. La crise est même parfois vue comme un moyen de libérer les énergies La crise tend à être perçue comme une mutation. Après les phases de licenciements (et de grèves dans la période 78-79 à Longwy par exemple) on commence à restructurer les industries, au niveau européen notamment. Les coûts régionaux et sociaux sont lourds cependant. Au milieu des années 80 l'on s'est résigné au fait économique de haut chômage. [...]
[...] Mais ses effets et la longueur de la crise transforment cette dernière en une crise morale plus qu'économique. On redoute ses effets de désintégration au sein de la société, voire d'exclusion, de dévalorisation du travail, de déstabilisation de la famille et des liens entre individus. Elle induit des changements dans l'articulation entre identités sociales, locales, nationales et européenne. Déjà durant les années 70, les ouvriers luttent plus pour leur statut que pour leur emploi en tant que tel et l'on se rattache à l'identité régionale et nationale. [...]
[...] S'il s'agit là d'une initiative venue d'en haut, la crise comme épisode de déficit d'avenir poussera les européens à s'engager dans le dernier projet qui vaille. Conclusion : Si donc les données factuelles et empiriques tendent à démentir cette notion de crise, au niveau économique surtout, le fait que les subjectivités collectives s'accordent à définir ainsi la période est intéressant. Plus que de voir en la déploration de la crise des gémissements on peut postuler qu'il s'agit là d'un moyen de pousser à la recherche de solutions et d'alternatives. [...]
[...] Une notion de crise à relativiser Certains éléments invitent à relativiser le terme de crise. Pour parler de l'évocation de la crise Jacques Marseille parle de gémissements Il prouve, chiffres à l'appui, que les vingt années de 1973 à 1994 sont glorieuses à peine moins que les trente précédentes : en France, les principaux indicateurs de la production et de la consommation témoignent de la vitalité de l'économie nationale et de la bonne tenue de la croissance, même si elle est plus raisonnable que dans les années 1960. [...]
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