La crise de la chaise vide s'inscrit dans une série de remises en question françaises consécutive au traité de Rome. En effet, si les années 1950 ont été marquées par la crise liée à la CED, la décennie suivante est frappée par l'affrontement entre deux choix idéologiques distincts de la construction européenne : Europe supranationale ou Europe des nations ?...
[...] Pourquoi De Gaulle rejette-t-il ces deux réformes - Elles ont été préparées secrètement par la commission. - On peut également considérer que la commission européenne opère un chantage liant la révision de la répartition des contributions nationales à la politique agricole pour la période transitoire avec l'adoption de la réforme institutionnelle proposée[2]. - Finalement et surtout, De Gaulle rejette ces réformes car elles représentent une vision supranationale et fédéraliste de l'Europe par la diminution des volontés nationales au sein de la commission (par le vote à la majorité qualifié) d'une part et par le renforcement des pouvoirs du parlement européen d'autre part. [...]
[...] En outre, la crise de la chaise vide marque le fondement de l'opposition entre fédéralistes et inter- étatistes. (JLB parle de la subversion étatique de la construction européenne). [...]
[...] Olivi, L'Europe difficile. - Les pays du Benelux, fondamentalement fédéralistes et atlantistes, demeurent les plus hostiles - Les Anglais se sont, quant à eux, vu refuser l'entrée dans la CEE en janvier 1963 par le veto du président français. On le voit, en 1965, le climat européen n'est pas favorable à la construction communautaire. C'est dans ce contexte de tension que prend naissance la crise dite de la chaise vide L'affrontement En 1965, De Gaulle entre en conflit avec la Commission présidée alors par le fédéraliste allemand Walter Hallstein (1958-1967) par son refus à deux réformes institutionnelles de la CEE : - De Gaulle se dresse d'abord contre la volonté des fédéralistes de faire évoluer le vote à l'unanimité au sein du conseil des ministres vers un vote à la majorité qualifiée (évolution d'ailleurs prévue dans le traité de Rome et qui devait entrer en fonction le 1er janvier 1966). [...]
[...] A partir de juin 1965, la France va boycotter pendant six mois les institutions de la CEE. Cette politique de l'affrontement mène l'Europe au bord de l'éclatement lorsqu'en janvier 1966 les membres de l'union dégagent un compromis par les accords de Luxembourg. Le compromis de Luxembourg Les Cinq entreprennent à partir de l'été 1965 une vaste action diplomatique. Bientôt, face à son demi-échec aux présidentielles de décembre (De Gaulle est mis en ballottage par François MITTERRAND qui remporte les votes des agriculteurs effrayés par l'effondrement potentiel de la PAC), l'incompréhension de l'opinion publique et la pression politique, le président français revient à la table des négociations. [...]
[...] En revanche, la communauté est affaiblie et traverse une crise de confiance. Il faut en effet attendre 1969, le sommet de la Haye, et l'arrivée au pouvoir de nouveaux dirigeants (Pompidou, Brandt) pour assister à une relance de la construction européenne. Selon Bino Olivi, ce sont les conclusions qui nous intéressent dans le cadre du processus global de la crise parce qu'aujourd'hui encore on invoque le compromis de Luxembourg comme étant le principe interprétatif de l'ensemble du système communautaire L'historien dégage ainsi deux grandes conclusions : - Le désaccord de fond entre les membres de l'union empêche toute évolution des principes et notamment des fondements institutionnels. [...]
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