Fiche technique de 4 pages sur le coup de Prague en histoire contemporaine
Le « coup de Prague » de février 1948 est un coup d'Etat orchestré par l'URSS pour prendre le pouvoir en Tchécoslovaquie et transformer le régime en ce qui a été appelée une « démocratie populaire », soit une dictature communiste. Il s'inscrit dans la lignée de l'expansion communiste qui débuta au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale et est un élément marquant de la guerre froide qui s'est déroulée durant toute la seconde moitié du XXème siècle entre le bloc occidental qui prônait les valeurs de la démocratie libérale, avec pour chef de ligne les Etats-Unis, et le bloc oriental, dominé par l'URSS, qui souhaitait l'expansion du communisme.
[...] Après les élections, l'Armée rouge se retire de Tchécoslovaquie. En 1947, le parti communiste tchécoslovaque, face à son impossibilité de venir à bout de la crise de vivres, invente un complot en Slovaquie, pays très anticommuniste, et en profite pour détruire politiquement les dirigeants slovaques. De nouvelles élections sont prévues au printemps 1948 et celles-ci risquent de se traduire par un fort recul du Parti Communiste. Quelques mois avant le coup de Prague l'URSS pose son veto lorsqu'il est question d'accorder l'aide du plan Marshall à la Tchécoslovaquie ce qui marque ses ambitions en Europe centrale. [...]
[...] Une idée nouvelle se dégage également suite à ce coup de Prague celle de la capacité de renverser pacifiquement un régime. Face à cette réaction occidentale, l'URSS a tenté de contre-attaquer en mettant en place le blocus de Berlin entre le 24 juin 1948 et le 12 mai 1949. Les conséquences directes du coup de Prague sont la plongée de la Tchécoslovaquie dans l'obscurantisme pour quarante ans et la formation définitive, en 1949, des deux blocs qui s'affronteront pendant plus de trente ans (voir carte ci-dessous) au cours de la guerre froide. [...]
[...] La question des Balkans : Les Balkans ont été divisés en 1945 en zones d'influences acceptées par tous y compris Staline. Dès 1946, dans la lignée de la Yougoslavie, les pays des Balkans vont tenter de se dégager de l'ingérence de l'URSS mais les communistes prennent peu à peu le pouvoir : en 1946 en Yougoslavie et en Albanie et en 1948 en Bulgarie. En Grèce, en revanche, ce sont les monarchistes soutenus par les Anglais puis par les Américains qui remportent les élections et les maquis communistes grecs seront écrasés en 1949. [...]
[...] La réponse de l'Occident : Le coup de Prague a tout de suite été perçu à l'ouest comme le premier pas vers une Troisième Guerre Mondiale. Contrairement à l'immobilisme dont elles avaient fait preuve à la veille de 1939, les démocraties européennes ont réagi très vite et se sont organisées pour contenir le communisme. Ce coup d'Etat en effet, eu un impact énorme en Europe. Suite au coup de Prague, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne désirent, plus que jamais, accélérer le processus de reconstruction d'un Etat allemand politiquement et économiquement fort pour faire barrage aux avancées communistes. [...]
[...] Le 24 février 1948, sur l'accord de Staline, le leader communiste Klement Gottwald, soumis depuis plusieurs mois aux pressions de l'URSS, finit par réunir les syndicats et déclenche une grève générale, des comités d'actions ainsi que des milices des travailleurs se forment pour empêcher toute opposition démocratique. Les manifestants communistes prennent d'assaut les sièges du Parti socialiste National et du journal Pravo Lidu. Le 25 février, face à cette vague de grèves, Benes se voit dans l'obligation d'accepter la constitution d'un nouveau gouvernement composé en grande majorité de communistes. Le 10 mars 1948, Jan Masaryk tombe d'une fenêtre et se tue. [...]
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