? Le XVIème siècle constitue pour l'Espagne ainsi que pour le Portugal le siècle des Grandes Découvertes et de la conquête de nouveaux territoires: on sait désormais que la terre n'est pas plate mais ronde, que son espace est circonscrit et qu'il est possible d'en faire le tour.
[...] Le mouvement de conquête réalisé à l'initiative des Espagnols et des Portugais est cependant resté sans équivalent dans l'histoire et les traits imprimés à l'Amérique latine par trente ans de conquête sont encore accentués par deux siècle et demi histoire coloniale. Mais si l'héritage peut paraître difficile à vivre, l'Amérique latine semble tout de même avoir pour elle tous les atouts d'un grand avenir. Bibliographie: S.Gruzinski, Les quatre parties du monde, histoire d'une mondialisation, Seuil, Points histoire P.Chaunu, Conquête et exploitation des nouveaux mondes, PUF P.Chaunu, Histoire de l'Amérique Latine, PUF P.Vilar, Histoire de l'Espagne, PUF, 2004. [...]
[...] Le Nouveau Monde est donc découvert par des navigateurs agissant pour le compte et sous l'autorité des rois d'Espagne et du Portugal. Ceux-ci s'en remettent à l'arbitrage du pape pour la répartition des terres. Par le traité de Tordesillas (1494), la papauté trace une ligne de partage au milieu de l'océan Atlantique, à 370 lieues des îles du cap Vert. Les terres à l'ouest de la démarcation relèvent de la Couronne d'Espagne, celles à l'est de la souveraineté portugaise. Après cette première phase d'exploration, une nouvelle phase est donc inaugurée qui est celle de la conquête. [...]
[...] C)La contestation naissante. Contre les effets négatifs de la conquête ibérique, diverses voix se sont élevées, à commencer par un évêque, Bartolomé de Las Casas. On se souvient de la Controverse de Valladolid en 1550 où celui-ci défendit ardemment la cause indienne. En 1516 et 1518 il rédigeat plusieurs plans de réforme de la colonisation et préconisa en 1516 la suppression des “encomiendas”. Il retourna en Espagne pour décrire la situation au roi Ferdinand et proposer des réformes. D'autres mesures de protection des populations indiennes existent déjà depuis 1512 ; il s'agit des Lois de Burgos. [...]
[...] Les échanges abondants entre la métropole et le Nouveau Monde correspondent justement au triomphe sur le continent du système mercantiliste considérant la balance commerciale favorable comme l'expression sûre de la prospérité nationale. L'envers de la puissance économique et financière : désordre et chaos humains et culturels. Le revers de la médaille est en effet bien moins glorieux. Malgré l'intensité des échanges commerciaux, l'Amérique latine coloniale souffrait d'une économie malsaine : les ressources sont exploitées de manière destructive au profit des seules métropoles, Espagne et Portugal; c'est une économie de gaspillage qui se met en place, avec une production essentiellement destinée à une aristocratie limitée. [...]
[...] Entre contexte propice, motivations officielles et officieuses. Au XVIème siècle donc, Espagne et Portugal sont atteints d'une fièvre conquérante; des motifs divers et imbriqués, économiques, politiques et religieux, président aux voyages de découvertes. Le contexte général européen est favorable à l'expression des volontés de conquête : c'est la fin de la Guerre de Cent Ans et tous ses malheurs; on assiste à un accroissement démographique spectaculaire, la population des villes s'enrichit, les techniques d'orientation et de navigation s'améliorent, les échanges commerciaux s'intensifient notamment grâce au développement d'une bourgeoisie entreprenante, tournée vers le commerce extérieur et animée par la soif de profits; de plus, la menace ottomane à l'est fait que l'on recherche plus activement des nouveaux débouchés à l'ouest, sans oublier l'attraction exercée par l'or tandis qu'en Europe les mines s'épuisent. [...]
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