Les sept articles composant le recueil « Le 18 brumaire de Louis Bonaparte » concernent tous l'évolution de la deuxième république française jusqu'au coup d'état du 2 décembre 1851 aboutissant au second empire.
Ce titre ne renvoie cependant pas au second Bonaparte mais bien au 1er, qui par le coup d'Etat du 18 brumaire de l'an VIII (9 novembre 1799) marque la fin du Directoire et le début du Consulat qui deviendra par la suite Empire. Cette date constitue un tournant de l'histoire de France, qui achève le processus révolutionnaire et va donner naissance à une « dynastie » Bonaparte qui se distingue par son origine des grandes familles de monarques l'ayant précédée.
En effet, comme décrit dans le début de l'extrait, contrairement à la famille Bourbon qui représentait les grands propriétaires fonciers de même que les Orléans, les Bonaparte oncle et neveu constituent une rupture dans la représentation au pouvoir des classes dominantes, en s'appuyant sur un héritage paysan.
Dans la mesure où selon Marx, la tête du pouvoir représente la classe dominant l'Etat, la prise de pouvoir par les Bonaparte marquerait une césure dans l'histoire en France.
Cependant, peut-on considérer cet événement comme un exemple pertinent de lutte des classes ?
Dans un premier temps nous nous pencherons sur le processus de prise de pouvoir de Louis Napoléon Bonaparte, puis ensuite nous verrons quelle est la place de la paysannerie au XIXème siècle pour enfin élargir la question sur le fondement du concept de classes sociales
[...] Bourdieu va encore plus loin en disant que les classes sociales sont théoriques. C'est-à-dire qu'on part d'une hypothèse d'unité d'un ensemble de population sans qu'elle soit réellement effective. La proximité dans l'espace social de personnes les prédisposent certes à s'entendre, de même que deux bords éloignés ont peu de chances de s'accorder (ex : patrons et ouvrier) mais cela ne signifie pas nécessaire la réalité d'une classe au sens marxiste du terme. En réalité, le passage du stade d'une classe théorique sur le papier à celle d'une classe réelle s'effectue obligatoirement par un travail de politisation s'appuyant sur certains clivages génériques, qui se voient appropriés par les partis politiques dans un but d'accès au pouvoir pour la réalisation d'un objectif dit commun a une frange de la population. [...]
[...] Ce constat amènera les sociologues du XXème siècle à réviser ce schéma traditionnel. En fer de lance de ce mouvement, Pierre Bourdieu, qui part certes sur une base marxiste, mais qu'il nuance grandement, et tout en croyant lui-même aux phénomènes de classes se montre consensuel avec les détracteurs de ce système, dont dit-il, les arguments ne sont pas toujours absurdes soulignant bien l'immense complexité que soulève la problématique de lutte des classes. De plus, ce texte souligne également le thème de la représentation politique, ou plus précisément du déficit de représentation de certaines couches sociales, qui bien loin d'être uniquement un problème ancien comme décrit avec l'exemple paysan au XIXème trouve également tout son sens de nos jours, pouvant mener a un désintérêt croissant pour la politique dans les couches qui se sentent lésées avec notamment une hausse croissante du taux d'abstention aux élections présidentielles sous la Vème république. [...]
[...] Commentaire: Karl Marx, Le 18 brumaire de Louis Bonaparte Introduction : Les sept articles composant le recueil Le 18 brumaire de Louis Bonaparte concernent tous l'évolution de la deuxième république française jusqu'au coup d'état du 2 décembre 1851 aboutissant au second empire. Ce titre ne renvoie cependant pas au second Bonaparte mais bien au 1er, qui par le coup d'Etat du 18 brumaire de l'an VIII novembre 1799) marque la fin du Directoire et le début du Consulat qui deviendra par la suite Empire. [...]
[...] On note dans le parcours des deux Bonaparte l'appui des paysans, notamment dans le cas de Louis Napoléon, porté par les voix paysannes en manque de reconnaissance au poste de président, et par la suite soutenu par ces derniers dans son coup d'état du 2 décembre 1851. Ce soutien, élément capital dans ce processus de prise de pouvoir est né d'une situation complexe au sein de la société française du XIXème siècle, où la paysannerie tient un rôle tout particulier que nous allons à présent étudier. II. La place de la paysannerie dans la structure sociale du second empire 1. Une classe recluse La France du XIXème est une France rurale, où les populations sont coupées du monde et n'ont donc aucune cohésion. [...]
[...] Cependant, d'autres antagonismes existent au sein de la société, concernant principalement la culture. Ainsi, selon Bourdieu, le plus important n'est pas l'aspect économique mais bien l'aspect culturel, lorsqu'il étudie le système éducatif, qui reflèterait la pensée de la classe dominante. Ainsi l'hégémonie d'une classe sur l'autre s'effectue surtout par le biais culturel, un point que Marx n'avait évidemment pas négligé, mais qu'il avait posé en arrière plan d'un schéma de stratification sur la base économique entre deux classes principales. De plus, l'apparition d'une classe moyenne apporte également une entrave à un simple dualisme bourgeoisie/prolétariat Les classes ne sont pas préexistantes. [...]
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