Une problématique historiographique guide l'étude de la corrélation entre révolution française et abolition de l'esclavage dans le monde colonial : il y a en effet deux lectures de l'histoire révolutionnaire. Une première lecture rapproche l'abolition de l'esclavage par la Convention le 4 février 1794 du courant antiesclavagiste des Lumières (continuité). La lecture opposée part du soulèvement des esclaves du Nord de Saint-Domingue en août 1791 pour faire ressortir que le décret d'abolition a été imposé par le soulèvement lui-même, qu'il ne relève pas de l'initiative révolutionnaire mais du pragmatisme politique.
[...] Il est influencé par le mouvement philanthropique venu d'Angleterre, et rejoint le courant sentimental rousseauiste dont Paul et Virginie est une bonne illustration. Mais tous ces aspects cèdent rapidement la place aux aspects politiques. En Angleterre est créée en 1787 la Société anti- esclavagiste de Londres avec William Wilberforce, Thomas Clarkson, James Ramsay, Pitt, Fox, Burke. La pensée libérale autour d'Adam Smith condamne aussi l'esclavage : seul l'homo economicus est productif, les colonies coûtent plus à la métropole qu'elles ne lui rapportent. [...]
[...] Il faut à tout prix empêcher la révolte de se propager vers la province de l'Ouest[4]. On retrouve ici les caractéristiques de tous ces soulèvements : importance de la rumeur, utilisation de rites d'initiations des cultures africaines, indétermination des objectifs hormis celui de massacrer tous les blancs Cette révolte fait basculer la colonie vers un processus révolutionnaire irréversible ; le pouvoir colonial, affaibli, n'est pas à même d'assurer la riposte armée et judiciaire pour rétablir la situation. Face à cette situation troublée, libres et Blancs sont parfois contraint de s'entendre, de signer des concordats, que l'assemblée provinciale de l'Ouest refuse d'entériner. [...]
[...] Près de colons fuient avec Galbaud, mettant fin à la domination des colons sur Saint- Domingue. Sonthonax proclame l'abolition immédiate dans le nord de la colonie le 29 août 1793, imité par Polverel pour le sud et l'ouest le 21 septembre L'abolition de l'esclavage par l'Assemblée février 1794) Une résistance isolée et morcelée se met en place face à l'envahisseur anglais ; dans le sud, elle est assumée par des chefs mulâtres, Rigaud et Beauvais, qui organisent patiemment la reconquête. [...]
[...] Les colonies depuis la métropole (1789 4 avril 1792) 1 La campagne anti-esclavagiste en métropole En métropole, le problème de l'esclavage était posé par les philosophes dont les contacts avec le bureau des colonies sont bien connus. La littérature s'empare du thème et contribue à le populariser : le Ziméo, de Saint-Lambert, avec ses Réflexions sur les Nègres parle d'un nègre révolté, chef de marrons à la Jamaïque. La somme collective qui constitue l'Histoire des deux Indes de Raynal rend compte elle aussi de l'évolution des idées. [...]
[...] Il s'agissait de faire face aux forces britanniques. Avec le départ de Laveaux, Louverture menait une politique indépendante de fait[6]. En 1798, le gouvernement britannique, convaincu d'avoir perdu la partie, négocia avec lui des accords diplomatiques et commerciaux. En 1801, Louverture avait chassé les occupants et unifié l'île de Saint-Domingue, en prenant la partie espagnole, abandonnée à la France par le traité de Bâle de 1795. Cette unification était aussi une réponse à la menace que représentait Bonaparte, depuis le coup d'Etat de Brumaire, qui se présentait comme l'artisan du nouvel empire colonial français. [...]
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