Dans un souci de liberté et d'égalité, l'Assemblée nationale, née des Etats Généraux convoqués à Versailles le 5 mai 1789 par Louis XVI s'étant déclarée constituante, va réformer la plupart des structures d'Ancien Régime en les détruisant pour en établir de nouvelles, plus conformes aux grands principes de la Révolution énoncés par le décret du 11 août 1789 et la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789. En effet, les députés veulent modifier l'organisation politique et sociale du royaume et rédiger une Constitution qui établira de nouveaux droits et devoirs pour les citoyens. Ainsi l'Assemblée nationale Constituante va réformer en profondeur le Clergé, c'est-à-dire l'ensemble des ecclésiastiques de France et leurs institutions.
[...] Tout d'abord, on constate une réforme structurelle. Les nouveaux diocèses et paroisses sont établis sur la base des nouvelles circonscriptions administratives mises en place par la Constituante le 15 janvier 1790 : c'est à dire les départements et les districts. Les circonscriptions ecclésiastiques sont donc privées de leur base interne : les chapitres cathédraux. La réforme est également statutaire : les évêques et les curés ne sont plus nommés par le roi et l'évêque respectivement mais sont élus par l'assemblée électorale du département pour l'évêque et du district pour le curé. [...]
[...] Ce serment devient une obligation sous peine d'être privé de la rente. Ainsi, un fossé se creuse entre les prêtres dits jureurs ou encore constitutionnels et les prêtres réfractaires. L'Eglise devient donc schismatique puisqu'elle rompt avec l'orthodoxie traditionnelle et bascule politiquement du coté de la contre Révolution ; on retrouve alors la traditionnelle opposition entre l'Eglise et les Républicains. Cette Constitution civile du Clergé est acceptée par le Roi qui y est contraint ; et simplement signalée à Rome. Le pape fait alors savoir son mécontentement dans une lettre et en profite pour dénoncer tous les principes révolutionnaires. [...]
[...] Dans le même temps s'opère un désintérêt religieux et l'utilité de cet ordre n'est plus évidente. Ainsi, les principes établis la nuit du 4 août et le 26 août 1789 servent davantage la nouvelle condition bourgeoise qui est alors libre d'évoluer dans une société libérale, dans un carcan religieux allégé et réformé sur les normes du droit commun conformément à l'abolition voulue des privilèges Cette réforme peut cependant être considérée comme bénéfique pour les petits curés de campagne qui vivaient auparavant du don des fidèles et de la dîme. [...]
[...] Ceux-ci sont gagés sur la vente des biens de première origine -ceux confisqués au Clergé- et ceux confisqués à la couronne. La vente s'effectue aux enchères après une estimation préalable. Les prix de départ sont bas car l'émission des assignats doit permettre également une accession plus facile à la propriété pour les bourgeois et riches paysans. Ceux-ci auront donc intérêt à ce que le régime en place perdure jusqu'au remboursement des assignats qu'ils achètent en nombre, ce qui constitue un avantage politique intéressant. [...]
[...] Les assignats sont ainsi dévalués et cela entraîne la faillite financière de la Révolution. Mais, le Clergé est déstabilisé d'une façon plus grave encore par la disparition du clergé régulier, c'est à dire les membres du Clergé vivant en monastère coupés du monde extérieur. En effet le décret du 28 octobre 1789 suspend provisoirement l'émission de vœux dans tous les établissements monastiques car les vœux représentent un engagement perpétuel et les révolutionnaires estiment qu'il s'agit là d'une atteinte aux libertés individuelles. [...]
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