La contestation dans la rue s'est presque érigée en tradition politique française depuis la multiplication des barricades au XIXème s. sous la Restauration, la monarchie de Juillet etc. jusqu'à la Libération en 1944. Nombreux sont les régimes qui ont dû faire face à une telle contestation. La Cinquième République n'y a pas échappé et a su traverser la seconde moitié du XXème siècle, surmontant les crises politiques et les remises en cause.
La notion de « rue » désigne communément les mouvements impliquant des manifestations organisées pour influencer la politique gouvernementale. Cela dit, il ne faut pas se limiter aux seuls cortèges « classiques » République-Bastille et prendre en compte l'ensemble des mouvements politiques et sociaux qui tentent de « concurrencer » les institutions. Comment la Cinquième République a-t-elle fait face à la contestation venue de la rue ? Les institutions de la Cinquième ont tenu face aux différentes contestations, mais la politique gouvernementale ou nationale a parfois été profondément influencée par l'action des manifestants.
[...] Cela vient surtout du fait que l'opposition profite du mécontentement exprimé par les manifestants pour condamner la politique gouvernementale. C'est ainsi que l'UMP, majoritaire à l'Assemblée nationale depuis 2002 a essuyé une lourde défaite aux élections régionales et cantonales de 2004, ne parvenant à gagner la présidence que de 2 régions sur 22. La victoire de l'opposition parlementaire socialiste reposait entre autres sur le thème du vote sanction à l'encontre du gouvernement, réutilisant ainsi habilement les manifestations de l'année précédente qui avaient signifié la fin de l'état de grâce du Premier ministre. [...]
[...] Certains ont su résister fermement aux injonctions des manifestants. D'autres ont dû se plier à leurs exigences. En 2003, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a dû faire face à une vive et large remise en cause sur la question de la réforme des retraites. Cette réforme, dite réforme Fillon (du nom du ministre des Affaires Sociales de l'époque, François Fillon), prévoyait entre autres l'allongement de la durée de cotisation des salariés. Malgré l'ampleur de la mobilisation (entre 1 et 2 millions de manifestants le 13 mai 2003), le gouvernement n'a pas reculé sur le fond de sa réforme, votée le 4 juillet 2003 par l'Assemblée nationale. [...]
[...] Nombreux sont les régimes qui ont dû faire face à une telle contestation. La Cinquième République n'y a pas échappé et a su traverser la seconde moitié du XXème siècle, surmontant les crises politiques et les remises en cause. La notion de rue désigne communément les mouvements impliquant des manifestations organisées pour influencer la politique gouvernementale. Cela dit, il ne faut pas se limiter aux seuls cortèges classiques République-Bastille et prendre en compte l'ensemble des mouvements politiques et sociaux qui tentent de concurrencer les institutions. [...]
[...] Comment la Cinquième République a-t-elle fait face à la contestation venue de la rue ? Les institutions de la Cinquième ont tenu face aux différentes contestations mais la politique gouvernementale ou nationale a parfois été profondément influencée par l'action des manifestants. 1. La résistance des institutions A. La Cinquième est née de la contestation de la rue Bien qu'elle ne soit pas née d'une révolution (comme la monarchie de Juillet) ou d'une défaite militaire (IIIème République après la chute du Second Empire), la Vème République est née dans un climat troublé, sur fond d'une décolonisation difficile. [...]
[...] Ainsi, Charles de Gaulle se prévaut de la légitimité nationale et républicaine contre la dictature de la rue. Néanmoins, sur le conseil de son Premier ministre Georges Pompidou, le général décide de dissoudre l'Assemblée Nationale afin de disposer d'un Parlement en phase avec l'électorat (il profite ainsi de la lassitude des électeurs face à une grève générale qui s'éternise). Paradoxalement, le gouvernement et Charles de Gaulle ont appuyé leur discours sur un grand mouvement allant à l'encontre de celui de mai 68 et qui a réuni entre 300.000 et 400.000 manifestants en soutien au régime, menés par André Malraux notamment. [...]
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