Chronologie de l'Affaire Dreyfus (1894-1906), fiche d'histoire d'1 pages
[...] Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l'acte que j'accomplis ici n'est qu'un moyen révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la justice. Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme. [...]
[...] J'accuse le général Mercier de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus grandes iniquités du siècle. J'accuse le général Billot d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées, de s'être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un but politique et pour sauver l'état-major compromis. J'accuse le général de Boisdeffre et le général Gonse de s'être rendus complices du même crime, l'un sans doute par passion cléricale, l'autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre l'arche sainte, inattaquable. [...]
[...] novembre 1903 : Alfred Dreyfus écrit au Garde des Sceaux pour demander la révision du procès de Rennes. 1904-1906 : procédures et enquêtes minutieuses de la Cour de Cassation juillet 1906 : la Cour de cassation annule le jugement du Conseil de guerre de Rennes ("prononcé à tort") juillet 1906 : la Chambre vote une loi réintégrant Dreyfus et Picquart dans l'armée 21 juillet 1906 : Alfred Dreyfus est fait chevalier de la Légion d'honneur. DOCUMENTS SUR L'AFFAIRE DREYFUS Dreyfus Zola Picquart Henry Extrait de la lettre ouverte "J'accuse" d'Emile Zola au Président de la République, Félix Faure "J'accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d'avoir été l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d'avoir ensuite défendu son œuvre néfaste, depuis trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables. [...]
[...] 19-21 décembre : procès du capitaine Dreyfus en Conseil de guerre à huis clos décembre : condamnation à l'unanimité à la déportation à perpétuité en Guyane pour haute trahison. En toute illégalité, un dossier secret a été transmis à la Cour, à l'insu de la défense et de l'accusé décembre : rejet du pourvoi en révision janvier : dégradation publique du capitaine Dreyfus dans une cour de l'école militaire mars : arrivée de Dreyfus en Guyane avril : transfert à l'île du Diable juillet : le chef de bataillon Picquart devient chef du SR (Service de Renseignement) mars : - découverte du petit-bleu écrit par Schwartzkoppen et adressé au commandant Esterházy. [...]
[...] J'accuse enfin le premier conseil de guerre d'avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable. En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c'est volontairement que je m'expose. Quant aux gens que j'accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n'ai contre eux ni rancune ni haine. [...]
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