Le 24 octobre 1950, René Pleven, Président du Conseil français et ancien ministre de la Défense, propose la constitution d'une armée européenne. Des négociations sont ouvertes le 15 février 1951, et le traité instituant la Communauté Européenne de Défense (CED) est signé le 27 mai 1952 à Paris par les six pays membres de la CECA. Tous les parlements le ratifient ensuite, à l'exception de la France.
Comment un projet d'origine française a-t-il pu échouer par un refus français ?...
[...] Il faut attendre la relance de Messine, le 1er juin 1955, pour remettre concrètement en chantier la construction européenne. Mais l'échec de la CED représente la fin des projets d'intégration politique européenne en matière de défense jusqu'à aujourd'hui, où nous sommes toujours dans un système plus proche de la coopération que de l‘intégration. La défense sera d'ailleurs absente de la construction européenne jusqu'au traité de Maastricht. Il s'agit dès lors, comme l'avait pressenti J.Monnet, de provoquer l'intégration politique par une intégration économique préalable. [...]
[...] Ce plan prévoit la constitution d'une armée européenne de hommes, et de regrouper des bataillons issus de divers pays, dont la RFA. Cette armée européenne doit être dirigée par un ministre européen de la Défense et être dotée d'un budget commun. Elle serait cependant placée sous le commandement suprême de l'OTAN. Les négociations ouvertes en février 1951 conduisent à la signature du traité instituant la CED le 27 mai 1952, par les 6 pays Benelux, RFA, France, Italie membres de la CECA (dont le traité fut signé le 18 avril 1951). [...]
[...] Des négociations sont ouvertes le 15 février 1951, et le traité instituant la Communauté Européenne de Défense (CED) est signé le 27 mai 1952 à Paris par les six pays membres de la CECA. Tous les parlements le ratifient ensuite, à l'exception de la France. ( Comment un projet d'origine française a-t-il pu échouer par un refus français ? A l'origine de la CED, le contexte de Guerre Froide En 1950, la reconstitution d'une armée en RFA se heurte toujours à l'hostilité française (souvenir de la guerre), mais 2 éléments obligent la France à transiger : - juin 1950 : la guerre de Corée éclate blocus de Berlin en 1948-49) peur de la menace communiste - en conséquence, les Etats-Unis font pression sur l'Europe pour qu'elle organise une défense européenne. [...]
[...] L'échec de la CED : pourquoi le rejet français ? Le 30 août 1954, l'Assemblée nationale française rejette le traité instituant la CED, par 319 voix contre 264. Il se heurte en effet à une double opposition des gaullistes du RPF, hostiles à l'intégration de l'armée française dans un ensemble supranational et à la perte de souveraineté nationale provoquée par la CPE, et des communistes, qui voient dans la CED une menace pour l'URSS. A cela s'ajoutent des voix issues des autres partis politiques (radicaux, socialistes et indépendants) eux-mêmes divisés : certains députés ne veulent pas d'une armée allemande, d'autres redoutent une soumission aux Etats-Unis. [...]
[...] Les conséquences de cet échec : l'après-CED La consternation est générale en Europe occidentale et aux Etats-Unis. La déception est immense et appelle une réaction rapide. La France, qui s'était faite le champion de la cause européenne depuis plusieurs années, est sérieusement discréditée par cet abandon. A court terme, l'échec de la CED conduit aux accords de Paris d'octobre 1954, créant l'UEO (Union de l'Europe Occidentale) : elle regroupe les 6 pays membres de la CECA et la Grande-Bretagne mais n'a pas d'autonomie opérationnelle par rapport à l'OTAN (la RFA devient membre de l'Alliance Atlantique en mai 1955). [...]
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