Célébrant le cinquantième anniversaire de la mort de Ruben Um Nyobé, les militants et sympathisants de l'UPC (l'union des populations du Cameroun) ont choisi cette occasion pour dénoncer ce qu'ils qualifient « le génocide français au Cameroun ».
[...] Pendant la rencontre avec la presse, Mboua Massock a déclaré que le moment est venu pour que la France reconnaisse son génocide au Cameroun, et qu'elle répare le lourd tribut qu'elle a causé aux Camerounais. Ce serait une erreur d'oublier le génocide français au Cameroun, car si l'on parle du génocide rwandais avec une forte implication de la France, la situation est identique au Cameroun, sinon plus pensent les militants et les sympathisants de ce parti politique qui vit le jour en avril 1948, dans le milieu syndical de la cité portuaire de Douala . [...]
[...] Aujourd'hui, la guerre qui a ensanglanté le Cameroun, tout comme le nom de Um Nyobé et ses camarades sont rarement évoqués. Il n'existe aucun monument pour rappeler leur combat. Ils ne sont que brièvement mentionnés dans les manuels d'histoire. Cette indifférence vis-à-vis des héros de l'indépendance fait du Cameroun un cas à part en Afrique souligne l'historien Tchumtchoua. Sa mémoire ne put être perpétuée que dans la clandestinité ou dans l'exil. Il était considéré comme la figure inversée de ceux qui, après sa mort, prirent le pouvoir au Cameroun. [...]
[...] Traces historiques Le 13 septembre 1958, il y a 50 ans, était tué Ruben Um Nyobé. C'est dans cette forêt de la Sanaga Maritime, dans le sud du Cameroun, qu'une patrouille française qui traquait depuis des mois le secrétaire général de l'Union des populations du Cameroun l'abattit. Son corps fut exhibé, défiguré, profané. Le Dieu qui s'était trompé est mort, annoncera triomphalement un tract tiré à des milliers d'exemplaires. Le corps de Ruben Um Nyobé fut coulé dans un bloc de béton. [...]
[...] Né en 1913 près de Boumnyebel (Sanaga Maritime) et éduqué dans les milieux protestants, Mpodol (celui qui porte la parole des siens) en langue bassa, comme le surnomment ses partisans, devient fonctionnaire et s'intéresse assez tôt à la politique. Il s'engage à la fin des années 1930 dans la jeunesse camerounaise française (JEUCAFRA), une association mise sur pied par l'Administration française pour fédérer les élites contre la propagande nazie, avant de prendre part, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, au cercle d'études marxistes, lancé à Yaoundé par le syndicaliste français Gaston Donnat, qui allait devenir une véritable pépinière du nationalisme camerounais. D'abord responsable syndical, il est ensuite désigné secrétaire général de l'UPC. [...]
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