Les conditions sociales en Birmanie sont d'ores et déjà extrêmement difficiles. C'est ainsi que lorsque la junte décide, le 15 août 2007, d'une augmentation soudaine des prix du carburant, la population proteste. Une telle hausse a des conséquences non négligeables sur les tarifs des transports, et les Birmans descendent dans la rue pour protester contre le coût élevé de la vie. Ils s'expriment par des manifestations pacifiques sous la forme de marches silencieuses dans les rues de Rangoon, à partir du 19 août 2007. Les moines bouddhistes, appelés bonzes, se joindront fin août à la foule.
A partir de mi-septembre, les manifestations se font de plus en plus nombreuses. Chaque jour, dans la capitale, Rangoon, mais aussi dans d'autres grandes villes telles que Mandalay ou Sittwe, les bonzes et autres manifestants défilent dans les rues, constituant une masse d'environ 100 000 personnes. La communauté internationale leur exprime son soutien, ainsi que les birmans installés à l'étranger, et le Dalaï Lama, chef spirituel des bouddhistes.
[...] A partir du 30 septembre, les manifestations populaires semblent cesser tout à fait. Elles ne reprendront que temporairement fin octobre suite à une nouvelle marche silencieuse initiée par les bonzes dans la ville de Pakkoku. Réactions de la junte au pouvoir Les informations précises sur la nature des répressions et le nombre de victimes et d'arrestations sont rares. L'information est filtrée par la junte. On sait cependant que de nombreux bonzes ont été violentés et arrêtés. Certains, considérés comme les leaders du mouvement, auraient même été interceptés dans les monastères mêmes. [...]
[...] Cette pratique est à l'origine du scandale qui touche le groupe français Total aujourd'hui. Tandis qu'Aung San Suu Kyi encourageait, dès le début des années 2000, les investisseurs étrangers à quitter le territoire birman afin de ne pas soutenir le régime au pouvoir, Total a fortement maintenu sa présence sur le territoire, et représente aujourd'hui le plus important investisseur étranger du pays. Il est surtout accusé de tirer partie de la main d'œuvre forcée mise à disposition par la junte. [...]
[...] L'Organisation des Nations Unis se joint à eux. Les tentatives des Nations Unies pour rentrer en contact avec la junte et les opposants aux régimes sont nombreuses, pas toujours saluées de succès. Début octobre, l'émissaire de l'ONU Ibrahim Gambari parvient à rencontrer Aung San Suu Kyi, toujours assignée à résidence en Birmanie. Elle parvient elle-même à s'entretenir le 25 octobre avec un représentant de la junte birmane, le ministre du travail Aung Kyi. Cependant, vendredi 2 novembre, Charles Petrie qui représente l'ONU à Rangoon est congédié par la junte, sous prétexte d'avoir critiqué quelques jours auparavant le niveau de pauvreté dont souffre le peuple birman. [...]
[...] Par ailleurs, Amnesty s'adresse directement et en particulier aux pays tels que l'Inde et la Chine, la Russie, la Serbie, et l'Ukraine, qui sont les principaux exportateurs concernés. Mardi 16 octobre : Le Japon annonce la suspension d'une aide humanitaire qui avait été accordée à la Birmanie pour 3,4 millions d'euros. Vendredi 16 novembre : L'épouse de G.W. Bush, Laura Bush, encourage les consommateurs et les entreprises à boycotter les ventes de pierres précieuses en provenance de Birmanie. [...]
[...] Les militaires sont très présents dans les rues et sur les lieux bouddhistes. Début novembre, suite aux quelques mouvements de manifestations de fin octobre, aucune nouvelle répression ne semble avoir eu lieu et quelques manifestants sont relâchés. Cependant la junte reste ferme sur ses positions. Le régime affirme qu'il n'acceptera pas d'être remis en cause. Diplomatie internationale Depuis le mois de septembre, de nombreux pays ont exhorté la junte birmane à faire preuve de retenue face aux mouvements du peuple. [...]
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