Babeuf François-Noël dit Gracchus (1760 – 1797) : De famille pauvre, devenu commissaire à terrier, François-Noël Babeuf découvre dans la campagne picarde la lutte des paysans démunis contre les grands fermiers. De là naît son idéal de travail communautaire par l'organisation de fermes collectives. Dans son Cadastre perpétuel en 1789, il revendique déjà par son projet de réforme fiscale, une démocratie égalitaire. Entre 1789 et 1792, il se bat pour l'abolition effective du régime féodal, réclame la confiscation des terres seigneuriales et la répartition des biens du clergé entre les plus pauvres. Durant le printemps et l'été 1793, membre de l'administration parisienne de subsistance, il constate qu'une politique dirigiste étatique pourrait réaliser ce dont il rêve : la suppression des classes et une répartition des biens pouvant amener l'égalité parfaite entre tous. Proche des Thermidoriens, il s'en éloigne devant le spectacle de la disette, avant de les attaquer dans son journal Le tribun du peuple, ce qui lui vaut de rejoindre quelques mois les anciens terroristes en prison. Libéré de nouveau, il prend par évocation au système agraire de l'empire romain le prénom de « Gracchus ». Dans Le Manifeste des égaux rédigé par son ami Sylvain Maréchal, il défend l'idée d'un système fondé sur un partage égalitaire des terres dont les produits seraient distribués équitablement par des magasins communs. Il condamne l'héritage et la propriété individuelle. Il dénonce aussi la duperie d'une Révolution qui ne s'est faite qu'au profit des nouveaux privilégiés et annonce une nouvelle Révolution qui réaliserait la restitution générale. Des Jacobins du Club du Panthéon organisent autour de lui la Conjuration des Egaux, dont l'objectif est de réaliser un coup de force à partir d'un groupe clandestin réduit, et d'établir une dictature le temps de réformer la société. Mais le complot est découvert en mai 1796, Gracchus est jugé en février 1797 et exécuté en mai. Les communistes du XIXe et du XXe vont s'inspirer de nombre de ses idées, tant en ce qui concerne l'idéal que sur les moyens de conquête du pouvoir, puisés dans l'ouvrage de Buonarroti, l'un de ses proches, publiées sous le titre Conspiration pour l'Egalité dite de Babeuf en 1828.
Bailly Jean Sylvain (1736 – 1793) : Astronome (on lui doit la découverte de Jupiter). Député de Paris aux Etats Généraux, il est élu président du Tiers Etat et dirige la séance du Jeu de Paume le 20 juin. Il devient maire de Paris le 16 juillet 1789 mais hostile aux mouvements populaires, peu efficace dans le ravitaillement de la ville au moment des disettes, il devient vite une cible pour les démocrates et les sans-culottes. La rupture est effective lors de l'instauration de la loi martiale et des fusillades du Champ de mars le 17 juillet 1791. Au début de la législative, il démissionne de son poste de maire et se retire à Nantes. Sa déposition au procès de Marie-Antoinette achève de le perdre. Il est arrêté comme « auteur du crime du 17 juillet » et décapité sur le Champ de Mars le 12 novembre 1793 après avoir subi pendant des heures les crachats et les coups de la foule.
Barnave Antoine Pierre Joseph Marie (1761 – 1793) : Avocat Grenoblois, très bon tribun, il est avec Mounier l'artisan du mouvement dauphinois de 1788. Il participe à la fondation de la Société des amis de la Constitution et de la Liberté, futur club des Jacobins et déploie ses talents d'orateur aux Etats Généraux et à la Constituante où il se rallie aux patriotes. Il est le porte-parole de la Bourgeoisie montante favorable à la monarchie constitutionnelle, l'égalité des droits et l'économie libérale. Président de l'assemblée en 1790, il s'inquiète des développements de la Révolution et son opposition au suffrage universel et à l'abolition de l'esclavage lui attire les foudres des démocrates. Après la fuite de Varennes, il ramène le roi à Paris et se rapproche ensuite de la cour pour tenter de persuader Louis XVI d'accepter la Constitution et éviter ainsi le risque de l'instauration d'une République. Il serait alors tombé amoureux de Marie-Antoinette. Il se prononce le 15 juillet 1791 sur le caractère inviolable de la personne royale. Mal à l'aise aux Jacobins qui se rallient de plus en plus à l'idée républicaine, il fonde avec La Fayette le Club des Feuillants. Le 15 août 1792, accusé par des lettres trouvées dans l'armoire de fer d'avoir joué double jeu en conseillant au roi de mettre son veto aux décrets concernant les prêtres réfractaires et les émigrés, il est emprisonné. Il rédige alors son Introduction à la Révolution Française. Condamné à mort par le tribunal révolutionnaire, il est exécuté le 29 octobre 1793.
[...] Il est, depuis le 26 septembre 2004, sénateur du Val-d'Oise. Jobert Michel (1921 - 2002) : Né à Meknès (Maroc), où son père est ingénieur agronome, il est mobilisé, durant la guerre, au sein de l'Armée française d'Afrique, dans un régiment de spahis. Il se bat avec courage en Italie, et revient gravement blessé (lors d'un bombardement américain Il en gardera un bras atrophié. Diplômé de l'École libre des sciences politiques, il fait l'ENA, puis entre à la Cour des comptes, d'abord en tant qu'auditeur (1949), puis comme conseiller référendaire (1953) et conseiller maître (1971). [...]
[...] Il se consacre à la littérature romantique, et, en 1811, se sépare de Madame de Staël. Son pamphlet, publié en 1813, opposé à la politique impériale De l'esprit de conquête et de l'usurpation dans leurs rapports avec la civilisation européenne, lui redonne une certaine notoriété. Malgré un nouvel article, le 19 mars 1815 dans le Journal des Débats, hostile au retour du tyran Napoléon, soucieux de se concilier les Libéraux, le nomme au Conseil d'Etat pour rédiger l'Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire, surnommé la benjamine Il consacre les premières années de la Restauration à l'écriture (dont la rédaction de son œuvre majeure, Adolphe), puis, élu député en 1819, il siège avec les Libéraux dont il est l'un des chefs et le principal théoricien Il défend les libertés individuelles, la liberté de la presse, la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et la création d'un régime parlementaire conforme aux théories de Montesquieu. [...]
[...] Il négocie également le Traité de Rome, et poursuit la politique, initiée par Faure, d'ouverture vers l'Est, et de dialogue avec Moscou. Il négocie également la cession des comptoirs français d'Inde, en avril 1956. Pleven René (1901-1993) : Militant à Action Française durant ses études de droit, il échoue au concours de l'inspection des Finances, et choisit de s'orienter vers l'industrie. Il devient directeur pour l'Europe, de l'Automatic Telephone Company, et travaille, durant 10 ans, en Angleterre, jusqu'à sa mobilisation en 1939. [...]
[...] Lors de la fondation du Rassemblement populaire, il participe au rapprochement avec les communistes. Conservant son poste de secrétaire général, il s'inquiète du noyautage du syndicat par les communistes, et prononce leur exclusion au lendemain de la signature du pacte germano soviétique. L'occupation entraîne la dissolution de la C.G.T. en novembre 1940, malgré les tentatives de Jouhaux de s'entendre avec Laval. Il participe alors à l'organisation d'un front anti-corporatiste. Mais à la suite de l'invasion de la zone sud, il est déporté en 1943 à Buchenwald. [...]
[...] Il passe en Conseil de guerre avant d'être fusillé le jour même. Necker Jacques (1732 1804) : D'origine prussienne, il naît à Genève et travaille dans la banque. Ses talents de financier lui valent d'être appelé par Louis XVI sur les conseils de Maurepas en 1776, pour éponger le déficit creusé par la guerre d'Amérique. Il est le premier protestant depuis Sully à être appelé aux finances de la France. Sa femme, Suzanne Curchod, tient un salon renommé. Ecarté en 1781, après sa publication des Comptes de la Nation qui révèlent les dépenses de la cour, il est rappelé par Louis XVI après la convocation des Etats-Généraux. [...]
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