En effet, ces deux coups de feu sont responsables de la mort d'onze millions d'hommes. Mais comment pouvons-nous expliquer l'extension de la crise qui s'en suivit à l'Europe entière, alors qu'elle aurait pu se limiter à une crise politique locale, et en prenant ce fait en considération, devons-nous considérer l'attentat de Sarajevo comme la cause directe de l'éclatement de la Grande Guerre ou comme un simple prétexte qui a seulement ouvert la voie aux évènements qui étaient, dans le contexte de l'époque, inévitables ?...
[...] Les Serbes mobilisent cependant leur armée avant même d'avoir donné leur réponse. Si la Serbie se fait écraser, l'influence russe dans les balkans est menacée, le Tsar annonce par conséquent le même jour que la Russie soutiendra la Serbie. Le gouvernement austro-hongrois se déclare cependant insatisfait de la réponse serbe et suit leur exemple. Les tentatives de médiation de la Grande- Bretagne et de la Russie échouent, l'Empire austro-hongrois, ne pouvant plus reculer, romps toute négociation et déclare la guerre à la Serbie le 28 juillet, et Belgrade est bombardée par les troupes autrichiennes le même jour. [...]
[...] Ma mission diplomatique ayant ainsi pris fin, il ne me reste plus qu'à prier Votre Excellence de vouloir bien me munir de mes passeports et de prendre les mesures qu'elle jugera utiles pour assurer mon retour en Allemagne avec le personnel de l'ambassade, ainsi qu'avec le personnel de la légation de Bavière et du consulat général d'Allemagne à Paris. Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération. Schoen VI. Télégramme de Guillaume II à Nicolas II (30 juillet 1914) (nota : la déclaration de guerre arrive deux jours plus tard ) C'est avec la plus vive inquiétude que j'ai appris l'impression qu'à produite dans ton Empire la marche en avant de l'Autriche-Hongrie contre la Serbie. [...]
[...] L'attentat de Sarajevo (28 juin 1914) La paix ne pourra devenir une certitude que lorsque la Serbie disparaîtra des Balkans en tant que facteur de puissance. La politique de paix poursuivie par tous les monarques d'Europe sera compromise tant que ce foyer d'agitation restera impuni. Correspondance de François-Joseph à Guillaume II juillet 1914) Le jeudi 28 juin 1914, date de la plus grande fête nationale serbe commémorant Saint Vitus et la bataille de Kosovo, l'archiduc François Ferdinand et sa femme, la duchesse Sophie, acceptant l'invitation du gouverneur de la Bosnie, le général Oskar Potoirek, célèbrent le quatorzième anniversaire de leur mariage à Sarajevo. [...]
[...] L'association terroriste serbe Main Noire considérait la Serbie comme le noyau du futur Etat des Slaves du Sud et craignaient que ces concessions n'affaiblissent la position de ce dernier. Nombreuses sont les sources qui prétendent -comme l'avait d'ailleurs également fait le gouvernement autrichien- que Gavrilo Princip et ses complices étaient issus de la Main Noire mais la vérité s'avère plus complexe. Les jeunes bosniaques ont en effet reçu une aide technique de l'association -c'est notamment elle qui les a armés-, mais ils n'en ont jamais fait partie. [...]
[...] Pour faire face à un conflit que quatre crises successives (au Maroc et dans les Balkans) et tous ces intérêts qui se heurtent en permanence rendent inévitable, un nouveau système d'alliances émerge. Nous retrouvons la Triple-Alliance (Autriche-Hongrie, Allemagne et Italie) renouvelée en 1912 d'une part, et d'autre part, la Triple-Entente (Russie, France et Grande- Bretagne) fortifiée en 1913. Commence alors une course aux armements entre ces deux blocs, et l'Empereur pacifiste Guillaume II affirme en 1913 déjà, que la guerre est inévitable -et finira même par la souhaiter en 1914. [...]
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