Armée sous-marine, 1914, guerre sous-marine à outrance, Guillaume II, Allemagne
Le 9 janvier 1917, le Kaiser Guillaume II met l'Europe en état de blocus maritime : « J'ordonne de commencer le 1er février la guerre sous-marine sans restriction avec la plus grande énergie ». Voulant asphyxier économiquement l'Entente, il autorise sa flotte à attaquer les pavillons neutres, convaincus par avance de commercer au profit de l'Entente.
L'Allemagne court ainsi le risque de dresser contre elle les États-Unis, seule grande puissance encore en paix, mais elle compte pour l'emporter sur sa grande maîtrise d'une arme nouvelle : le « U-Boot »).
[...] La guerre sous-marine est encore une menace, elle n'est plus un danger. Nous avons conjuré le péril le plus grave que nous ayons eu à affronter". L'entrée en guerre des États-Unis le 6 avril 1917 est une conséquence capitale de ces événements, mais elle ne suffit pas à expliquer le retournement de la situation. Le programme de constructions navales immédiatement lancé par le Président Wilson ne peut pas encore porter ses fruits. Les raisons en sont plutôt l'épuisement rapide de la flotte allemande et les mesures défensives prises par la France et la Grande-Bretagne. [...]
[...] L'Angleterre, qui s'y est opposée jusqu'alors au nom de la liberté de navigation des armateurs et pour économiser le temps perdu à former des convois, doit s'y résoudre devant la perte intolérable des premiers mois. C'est une décision salvatrice : seuls des navires convoyés sont perdus, contre de ceux naviguant isolément. Dans le même temps, l'accent est mis sur l'amélioration des moyens de lutte anti-sous-marine, par l'augmentation du poids des grenades ou l'adoption d'appareil d'écoute microphonique, ancêtres du sonar. Autre innovation, l'aviation navale se développe jusqu'à compter appareils en France à la fin de la guerre. [...]
[...] Ces dispositions très dissuasives compliquent la tâche des "U-boot" qui deviennent des cibles à leur tour et doivent se contenter d'attaquer en plongée : 65 des leurs sont envoyés par le fond cette année-là. Sur mer également, l'offensive tourne à la guerre d'usure. Ces pertes accrues et la fatigue des équipages expliquent l'échec final de la flotte allemande qui, en dépit d'un bilan annuel satisfaisant : tonnes de navires coulés, dont appartenant à l'Entente, n'a pas les moyens matériel de maintenir le rythme face aux tonnes américains. [...]
[...] La guerre sous-marine contre le commerce s'impose à l'amiral Tirpitz comme le seul moyen d'action qui lui reste. Le 4 février 1915, l'Allemagne déclare zone de guerre les eaux anglaises et autorise la destruction de tous les navires qui s'y trouveraient. Les conséquences tragiques de cet ordre sont bien connues : le 7 mai, l'U-20 torpille sans avertissement le Lusitania, faisant 1 198 victimes. Le 19 août, c'est un autre grand paquebot, L'Arabie, qui est envoyé par le fond. Ces affaires provoquent une énorme indignation aux États-Unis et les protestations officielles du Président Wilson. [...]
[...] La flotte sous-marine allemande s'est considérablement renforcée depuis 1915. Elle peut compter sur 128 sous-marins répartis sur toutes les mers européennes : 26 en Adriatique en Mer Noire dans la Baltique et 97 dans les bases allemandes ou flamandes. Ces "U-boot" sont de redoutables navires, fiables et endurants, sans égaux dans les autres marines. Le modèle océanique jauge 850 à tonneaux, pour une vitesse de 16 nœuds en surface en plongée, et dispose d'une autonomie de milles nautiques. Quelques croiseurs sous marins étaient même prévus pour atteindre les côtes américaines. [...]
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