Socio-histoire de l'antisémitisme en France

Résumé du document

Sémites : peuples présentant des caractères linguistiques considérés comme communs (langue arabe, langue hébraïque, langue égyptienne...) et réunis conventionnellement - et parfois abusivement - sous l'appellation « Sémites ». Le mot vient du nom propre Sem (« nom, renommée, prospérité », en hébreu) désignant un des fils de Noé, duquel, selon la Bible, seraient issus plusieurs peuples (arabe, araméen, assyrien, élamite, hébreux et phénicien). Par abus de langage, l'antisémitisme désigne, depuis le XIXe siècle au moins, les opinions, préjugés, discriminations, voire persécutions contre les personnes d'origine juive réelle ou supposée (...)

Extraits

[...] Le capitaine Dreyfus est rejugé en 1899 : il est à nouveau condamné, mais aussi gracié. Il ne sera réhabilité qu'en 1906. - Années 1930 : Conjonction nouvelle entre pacifisme, anti-républicanisme et antisémitisme Mieux vaut Hitler que le Front Populaire = la république des juifs), cf : les écrits politiques de L. F. Céline. La France est malade (de son régime politique, de l'invasion juive) et décadente ( Vichy. [...]

[...] Or les anti-mondialistes (ex : altermondialistes) prennent-ils parti contre l'islamisme ? Souvent, au contraire, ils le légitimeraient en y voyant la cause des opprimés, des peuples du Sud, contre l'Occident exploiteur, auquel Israël appartiendrait (idéologiquement, à défaut d'y appartenir géographiquement). En France, on dénonce souvent l'islamophobie (politiquement correct), ainsi que, à juste titre, du reste, les amalgames entre Islam et islamisme. Dans de nombreux pays arabes et/ou musulmans (cf : livre d'Anne Nivat)[2], on dénonce d'une traite l'occidentalisation du monde, la modernité, la culture française (en Algérie) et les juifs (et/ou les chrétiens), complices de ce complot mondial contre l'islam orchestré par les Etats-Unis l'Amérique juive Jew York les médias occidentaux sont gouvernés par des juifs Ainsi, l'anti-mondialisme a des relents d'anti-occidentalisme et d'anti- américanisme fondés sur une démonisation des USA (et de l'Europe), coupables de leurs passés respectifs, colonisateurs ou esclavagistes. [...]

[...] Il se définit comme le porte-parole de la communauté juive de France auprès des pouvoirs publics et des médias, et comme l'organe représentant politiquement les juifs de France. Créé sous l'Occupation : a fédéré les grandes organisations juives en France et créé un réseau d'assistance aux Juifs menacés et persécutés pendant cette période. Missions : lutte contre l'antisémitisme, soutien intellectuel et politique à Israël, préservation de la mémoire de la Shoah. Eléments historiques récents : L'antisémitisme est ancien en France. [...]

[...] La chute du communisme soviétique puis de l'URSS a accentué la puissance d'attraction de ce nouvel anti-sionisme de gauche qui s'est propagé à la suite de la guerre du Golfe, et s'est amplifié après le 11 septembre 2001, dans beaucoup de milieux politiques, culturels et sociaux jusque là épargnés. On a donc une conjonction entre l'antisémitisme de gauche et l'antisémitisme islamiste. On n'ose pas se nommer antisémite ou anti-juif, mais on peut aisément se déclarer anti-sioniste, ce qui n'est pas tout à fait la même chose, bien qu'il y ait de véritables antisémites parmi les anti-sionistes. Mais l'anti- sionisme actuel est moins fondé que l'antisémitisme de droite au XIXe siècle sur la culture, la religion, voire la race que sur des considérations économico-politico-territoriales. Selon P.-A. [...]

[...] Barrès écrivait dans l'un de ses ouvrages : que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race (Scènes et doctrines du nationalisme, 1902). Selon l'historien Christophe Charle (Les Elites de la République (1880- 1900), Paris, Fayard, 2006), l'Affaire Dreyfus est aussi la manifestation d'une lutte entre les élites issues de la méritocratie républicaine c'est le cas de beaucoup de juifs, par exemple de Dreyfus qui est polytechnicien - et les élites traditionnelles appartenant à la bourgeoisie dirigeante dont les modes de reproduction sont antérieurs et donc contraires aux principes de la République. [...]