Dans les années 1930 aux Etats-Unis, ce sont les problèmes de redressement intérieur qui occupent les esprits en premier lieu et la tendance générale de l'opinion est au repli. Le Président Roosevelt est donc prudent, et il doit de toute façon rester dans le cadre de la neutralité décidée par le congrès. Après les conquêtes nazies de 1939, la chute de la France en 1940, la société américaine est partagée par le « Great debate » entre les « interventionnistes et les « isolationnistes », qui préfèrent d'ailleurs se faire appeler les « anti- [ou] non-interventionnistes ». Finalement l'attaque japonaise sur Pearl Harbor le 7 décembre 1941 et l'entrée en guerre des Etats-Unis qu'elle provoqua met fin au débat.
Qui sont les anti-interventionnistes américains et comment sont-ils organisés ? Quels sont leurs arguments et quel est leur rôle dans le retard de l'entrée en guerre ?
Après avoir ébauché le portrait de ce mouvement anti-interventionniste et de ses arguments, nous nous interrogerons sur la portée qu'a eue son action au cours de la période étudiée et sur les limites de son rôle dans l'entrée tardive des Etats-Unis dans la guerre...
[...] Les conflits internes à la société américaine continuent d'entretenir des foyers de résistance à la guerre (Zinn). Les Noirs et les ouvriers notamment, s'opposent à l'effort de guerre et à la conscription, mais ce sont des groupes sociaux qui n'exercent pas une influence déterminante sur la vie politique américaine. La marche vers la guerre n'en sera plus freinée à partir de 1941. [...]
[...] Qui sont les anti-interventionnistes américains et comment sont-ils organisés ? Quels sont leurs arguments et quel est leur rôle dans le retard de l'entrée en guerre ? Après avoir ébauché le portrait de ce mouvement anti-interventionniste et de ses arguments, nous nous interrogerons sur la portée qu'a eue son action au cours de la période étudiée et sur les limites de son rôle dans l'entrée tardive des Etats-Unis dans la guerre. I. Le camp anti-interventionniste se structure face aux mesures de l'administration Roosevelt Il est intéressant alors de remarquer que l'anti-interventionnisme recouvre les deux extrémités du spectre politique - On trouve peu de travaux sur le KAOWC un groupe créé en mars 1938 par le libéral Flynn et le socialiste Norman Thomas et qui jusqu'à l'automne 40 est la seule organisation nationale qui s'oppose aux engagements de Roosevelt outre-mer. [...]
[...] L'organisation devient vite une épine dans le pied de FDR. Ses portes-parole, apparaissent dans de grandes manifestations à travers le pays. Au moment de l'attaque contre Pearl Harbor, l'AFC a au moins membres Malgré une coopération sur certains points, les arguments des uns et des autres sont radicalement différents - Des sujets de protestation communs qui amènent KAOWC et AFC à coopérer Le KAOWC accueillit positivement la création de l'AFC et, recherche une coopération occasionnelle avec cette association. Comme l'AFC avait une audience plus large, le congrès (KAOWC) approuva la proposition de Thomas d'efforts communs occasionnels. [...]
[...] Après qu'un incident survient avec un sous-marin allemand le 4 septembre 1941, que Roosevelt exploite dans les médias, l'opinion est en accord avec les nouvelles mesures de l'administration : 62% d'avis favorables pour fournir des destroyers à la GB, et 56% soutenaient l'envoi d'avions supplémentaires. - Difficultés des anti-interventionnistes Le KAOWC de son côté souffre de dissensions internes et les libéraux, les travailleurs et les pacifistes se retirent progressivement. Le groupe finit par se limiter à des intellectuels de l'upper-middle class et la domination du Socialist party s'accentue. [...]
[...] Un de ces sondages AFC montre que des électeurs d'une circonscription électorale à NY sont opposés à une entrée en guerre. - Mais leur influence décroît ensuite : influence de la loi Smith (1940), et soutien de plus en plus large dans la société à une guerre qualifiée de populaire (Zinn) - Un retournement progressif de l'opinion en faveur de la guerre à partir de la fin de 1940 Progressivement cependant l'opinion publique américaine adopte une position plus nuancée sur la neutralité. [...]
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