L'année de Verdun a laissé dans l'esprit des hommes le souvenir d'une année incroyablement meurtrière. Succédant à 1916, 1917 est donc largement marqué par la mort et la lassitude des soldats qui s'enlisent dans les tranchées depuis 2 ans. En effet, ce qui prévaut en 1917 c'est avant tout la stabilité des fronts plutôt que les batailles sanglantes. Pourtant, elle reste qualifiée « d'année terrible ».
Comment comprendre ce paradoxe ? En quoi 1917 a-t-elle été un tournant dans le premier conflit mondial ?
Nous verrons que les déceptions stratégiques qui font suite à Verdun (I) sont à l'origine de violentes contestations internes (II) que tentent vainement de réfréner les missions diplomatiques (III) inscrivant 1917 comme une année de rupture entre le peuple et ses dirigeants.
[...] L'arrivée des Etats-Unis dans le conflit compense le retrait russe. B. L'offensive Nivelle Avec la chute de l'Empire tsariste, le plan de campagne de l'Entente est désorganisé : la situation en France est plus qu'incertaine. Les soldats doutent : avec l'entrée en guerre des Etats-Unis, les poilus se rendent compte que la guerre va encore durer. Le Général Nivelle maintient pourtant la ligne de l'offensive. La grande offensive du chemin des Dames commencent le 9 avril : les Canadiens attaquent la crête de Vimy et les Anglais attaquent Arras, s'emparant des secteurs clés. [...]
[...] L'apparition de la guerre totale Même si l'influence révolutionnaire des bolcheviks se fait sentir partout en Europe, ce sont surtout l'inflation des denrées alimentaires et les pénuries qui poussent les ouvriers à la grève (en Grande Bretagne, les ouvriers qualifiés s'opposent à l'emploi massif des ouvriers non qualifiés ; en Allemagne des grèves de ouvriers). En effet, le renforcement du blocus et celui de la guerre sous-marine rendent plus difficile l'approvisionnement, la production plafonne et l'inflation relativement contenue jusque là s'amplifie brutalement (en France, les prix à la consommation doublent entre avril et juillet 1917, alors que les salaires ouvriers n'augmentent que de 25%). La situation est encore pire en Allemagne et en Italie. [...]
[...] Sur le front financier, les avances des banques centrales accordées dès l'automne 1914 apparaissent vite inflationnistes car, associées au cours forcé, elles autorisent un gonflement illimité de la masse monétaire, et une érosion de la couverture de la monnaie. La guerre est financée par les impôts et l'endettement grâce à l'entrée en guerre des Etats-Unis qui permet un desserrement immédiat des contraintes financières : le premier Liberty loan lancé en ai 1917 rapporte 5 milliards de dollars dont 3 aux Européens. La coopération éco transatlantique est généralisée en novembre 1917. Les Etats-Unis deviennent l'arsenal et le banquier de la coalition. [...]
[...] - A ce jeu, l'Entente domine largement les empires centraux. En effet, dans l'optique de déstabiliser à la fois l'Autriche Hongrie et le front ottoman, la diplomatie britannique élabore des alliances avec les Arabes et les Juifs, sans se rendre compte qu'elle essaime en fait les germes de ce qui fera le lit des conflits au Moyen Orient. - En effet, les Anglais désireux de percer le front ottoman, promettent des territoires au gouverneur de la Mecque, le chérif Hussein Hachémite, de Damas à l'océan Indien = c'est le grand royaume arabe - La révolte éclate, mais une fois les terres arabes libérées de l'occupation turque, la Grande Bretagne, la France et la Russie tsariste se partagent le Moyen Orient suivant les accords Sykes Picot signés en 1916. [...]
[...] En effet, l'hommage rendu par Lionel Jospin en 1997 aux mutins de 1917 a suscité de nombreuses polémiques comme celles provoquées par le débat autour de la canonisation de Nicolas II : était-il un saint ou un tyran au regard de ce qu'a fait par la suite le communisme ? Bibliographie : - La Grande Guerre, Pierre Miquel, éditions Marabout université - La Première guerre mondiale, coll. Que sais-je Pierre Renouvin, éd. PUF - The Oxford Illustrated history of the first world war, dirigé par Hew Strachan, ed. Oxford University Press - 1917 en Europe, l'année impossible, JJ Becker, coll Questions au siècle dirigée par Serge Bernstein et Pierre Milza, éditions Complexe. - Le siècle des excès, de 1870 à nos jours, P. [...]
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