La position de la Grande Bretagne au moment de l'armistice était meilleure que ce que l'historiographie a généralement retenu. La guerre avait été couteuse sur le plan humain et économique, avec 723 000 morts et 1,5M° de blessés ou mutilés, mais bilan moins lourd toutefois qu'en France (1,3M° de morts, soit 10,5% de la population !) ou qu'en Allemagne (2M° de morts, soit 9,8% de la population), mais bien supérieur à celui des USA (0,2% !). Sur le plan économique, le pays avait dû emprunter massivement (la dette nationale était passée de 0,6Md en 1914 à 7,4Md en 1918), liquider une partie de ses avoirs à l'étranger et se résigner au déficit budgétaire (1,7Md de £ en 1918) (...)
[...] La réponse de Clémenceau soulignait la capacité qu'avaient les Britanniques à prôner une attitude impartiale dès lors qu'ils avaient obtenu la satisfaction de l'essentiel de leurs objectifs (neutralisation de la flotte allemande, contrôle de leurs colonies). Il n'empêche que durant la seconde phase de la Conférence, Lloyd George réussit à faire échouer les revendications françaises sur la rive gauche du Rhin et sur la Sarre, de même que Dantzig devint une ville libre (au lieu de la donner à la Pologne comme débouché sur le Baltique). [...]
[...] Sa souveraineté était limitée : la France (qui récupérait l'Alsace Lorraine) occupait pour 15 ans la rive gauche du Rhin, son armée était limitée à hommes sans aviation ni marine. Pour la première fois apparaît la notion de criminel de guerre (notamment l'ancien Kaiser réfugié en Hollande), nécessitant la création d'un tribunal spécial. Les Allemands parlèrent de Diktat car imposé sans négociation possible. En GB, l'économiste Keynes dans Les conséquences économiques de la paix (1920) dénonçait la contradiction inhérente à la volonté de voir l'Allemagne payer les réparations et le souci de l'affaiblir durablement. [...]
[...] L'Allemagne était désarmée et interdite de marine de guerre, ce qui allait dans le sens des intérêts britanniques. Lloyd George fit inclure le paiement des pensions des veuves et des mutilés de guerre dans les réparations. Quant au partage des colonies, il était également favorable à la GB : l'Est Africain (rebaptisé Tanganyika) lui revenait totalement (liaison possible désormais from Cape to Cairo de même que le Togo, une partie du Cameroun, et le Nyassaland. Les Dominions n'étaient pas oubliés : le SO africain revenait à l'Afrique du Sud, l'Australie recevait la partie allemande de la Nouvelle Guinée, et la Nouvelle Zélande recevait les îles Samoa occidentales. [...]
[...] Wilson refusa toute paix tant que le régime impérial restait en place. Ludendorff, chef de l'état-major allemand, démissionna. Le 9 novembre 1918, Guillaume II abdiquait et la République était proclamée. Les nouveaux dirigeants, des sociaux démocrates, négocièrent aussitôt l'armistice. Celui ci fut signé dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne, le 11 novembre 1918. Il arrêta les opérations militaires avant que l'Allemagne ne fut envahie, ce qui permit à l'armée de rentrer en bon ordre et invaincue Plusieurs traités furent rédigés : de Versailles concernant l'Allemagne, mais aussi les traités de St Germain en Laye (10/09/1919) et de Trianon (4/06/1920) qui dépeçaient l'empire austro-hongrois, au profit de la Tchécoslovaquie, de la Yougoslavie et de la Roumanie agrandie de toute la Transylvanie. [...]
[...] L'Angleterre à l'épreuve de la Première Guerre mondiale : Lloyd George, artisan de la nouvelle Europe ? I. Une grande Bretagne en position de force La position de la Grande Bretagne au moment de l'armistice était meilleure que ce que l'historiographie a généralement retenu. La guerre avait été couteuse sur le plan humain et économique, avec morts et de blessés ou mutilés, mais bilan moins lourd toutefois qu'en France de morts, soit 10,5% de la population ou qu'en Allemagne de morts, soit de la population), mais bien supérieur à celui des USA Sur le plan économique, le pays avait du emprunter massivement (la dette nationale était passée de 0,6Md en 1914 à 7,4Md en 1918), liquider une partie de ses avoirs à l'étranger et se résigner au déficit budgétaire (1,7Md de en 1918). [...]
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