Exposé d'Histoire Contemporaine: L'accord Matignon (3 pages)
C'est dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8 juin 1936 qu'a été signé l'accord Matignon, accord tripartite du nom du lieu où il a été signé, l'hôtel Matignon, résidence du président du Conseil. Les différents signataires sont Léon Blum, alors nommé président du Conseil depuis seulement quelques jours, des représentants de la Confédération générale du travail (CGT) ainsi que des représentants de la Confédération générale de la production française (CGPF). L'accord comporte sept articles censés répondre aux attentes économiques et sociales des ouvriers et salariés en grève depuis le mois de mai 1936. Dès juin 1934, le SFIO et la PCF signe un pacte d'unité d'action contre le fascisme et le gouvernement en place, sous l'impulsion de Maurice Thorez, alors secrétaire général du Parti communiste français. Les radicaux menés par Édouard Herriot rejoignent le mouvement une année plus tard et forment ainsi le Front populaire. Le 12 janvier 1936, le Front populaire publie son programme électoral autour de son slogan « Pain, Paix, Liberté » avec pour volonté notamment de nationaliser les industries, de lutter contre le fascisme et de promouvoir les droits syndicaux. La coalition appelle les électeurs à « voter contre la vie chère ». En janvier 1936, Albert Sarrault prend la suite de Pierre Laval à la présidence du Conseil et assure la transition jusqu'aux élections législatives d'avril-mai 1936. Il poursuit la politique de déflation mis en oeuvre par le précédent gouvernement ainsi que la conciliation face aux dictatures en Allemagne et en Italie. Aux élections législatives d'avril-mai 1936, le Front populaire sort vainqueur, grâce notamment aux radicaux, et remporte 386 sièges contre 224 à la droite. Dans un premier temps nous verrons la genèse de l'accord Matignon avant de voir, dans un second temps, sa concrétisation et son contenu.
[...] Aux élections législatives d'avril-mai 1936, le Front populaire sort vainqueur, grâce notamment aux radicaux, et remporte 386 sièges contre 224 à la droite. Dans un premier temps nous verrons la genèse de l'accord Matignon avant de voir, dans un second temps, sa concrétisation et son contenu. Avant la formation du nouveau gouvernement, des grèves éclatent dans les usines et on compte grèves, dont avec occupation, entraînant environ 2 millions de grévistes. Malgré les paroles rassurantes de Léon Blum, le climat qui règne alors en France a des connotations clairement révolutionnaires mais a aussi un côté festif. [...]
[...] Dans le domaine salarial, comme dans celui de l'organisation du travail, il est prévu l'établissement de contrats collectifs désormais généralisés alors qu'ils étaient devenus l'exception depuis la fin des années 1920 (article premier). En sortant de l'hôtel Matignon, les syndicalistes exultent, Benoît Frachon s'exclamant : Ils ont cédé sur tout pendant que Léon Jouhaux s'écriait : Pour la première fois dans l'histoire du monde, tout une classe obtient dans le même temps une amélioration de ses conditions d'existence. Il est prouvé qu'il n'est pas nécessaire de réaliser l'Etat totalitaire et autoritaire. [...]
[...] Dans le même temps débute au Vélodrome d'Hiver un immense meeting où prennent la parole entre autres Maurice Thorez et Léon Blum, qui doit partir avant la fin du meeting pour reprendre les négociations. En effet, la délégation patronale, conduite par René-Paul Duchemin, doit céder sur l'essentiel, face à l'ampleur du mouvement gréviste et sa durée. A 21 heures les patrons de la métallurgie donnent mandat à Richemond (à l'unanimité moins une voix) d'accepter les propositions syndicales. A 22 heures, le conseil central de la CGPF adopte la même position, à la seule exception des banques, des assurances, et des grands magasins. A 23 heures, la séance reprend à Matignon. [...]
[...] Le lendemain, dans un discours radiodiffusé, Blum s'adresse à la population et annonce les mesures à caractère social qu'il compte faire adopter. Les organisations patronales ont clairement signifié que c'était désormais au gouvernement de prendre ses responsabilités Mais si publiquement le ton est ferme, la panique gagne petit à petit le camp des patrons. Face à la gravité de la situation, Lambert-Ribot, dirigeant du Comité des forges et de la CGPF, prend contact le vendredi 5 juin avec Léon Blum qui accepte de recevoir une délégation patronale qui lui demande d'organiser une rencontre avec la CGT. [...]
[...] De leur côté, les syndicalistes demandent que les accords partiels déjà conclus ne soient pas remis en question. La nécessité d'augmenter les salaires est acquise de chaque côté, sous la pression de Blum qui voit en cela un effet bénéfique sur la consommation, et donc sur la relance des entreprises, mais les revendications ne sont évidemment pas les mêmes : la CGT réclame un relèvement des salaires anormalement bas et une augmentation générale des salaires de 10 à 15%. Pour les patrons, les revendications sont inacceptables et proposent un taux d'augmentation compris entre 7 et 10%. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture