La Première Guerre mondiale est suivie d'une paix d'un genre nouveau : pour la première fois, le vaincu ne participe pas à la négociation, même en position de faiblesse. Les traités de 1919-1920 ont suscité de vives critiques, mais les tentatives pour expliquer l'enchaînement des deux guerres mondiales et la guerre de Trente ans du XXè siècle ont été rares. Il s'agit de s'interroger sur la nature des relations internationales et la notion d'ordre européen...
[...] Ces équilibres sont compromis en 1914, et disparaissent en 1919. Les négociateurs négligent en effet l'équilibre mécanique en atomisant l'Europe centrale à côté d'une Allemagne restée au moins virtuellement une puissance[11] et d'une Russie menaçante ; l'équilibre organique en fondant tout leur système sur l'extension à l'ensemble du continent du libéralisme démocratique, ce qui le divise plus qu'il ne l'unit face aux idéologie adverses, et ce, d'autant plus que les vieilles solidarités de civilisation ont disparu sous le choc de la guerre, de la révolution russe et du début d'américanisation. [...]
[...] Vienne veut défendre l'Empire contre l'irrédentisme serbe et la montée des nationalismes balkaniques ; la Russie ne peut que soutenir les Serbes ; l'Allemagne s'inquiète de la puissance militaire russe ; la France craint que l'Allemagne n'exploite une position dominante en Europe et soutient la Russie. Ces attitudes raidies expliquent l'engrenage. la nature de la vie politique et la culture politique des pays européens est soumise à un double changement, ce qui modifie les valeurs de la vie internationales : avec la démocratisation de la vie publique, des couches nouvelles arrivent au pouvoir. [...]
[...] 1914 : vers la guerre de Trente ans ? La disparition d'un ordre européen (d'après Georges Soutou) La Première Guerre mondiale est suivie d'une paix d'un genre nouveau : pour la première fois, le vaincu ne participe pas à la négociation, même en position de faiblesse. Les traités de 1919-1920 ont suscité de vives critiques[1], mais les tentatives pour expliquer l'enchaînement des deux guerres mondiales et la guerre de Trente ans du XXè siècle ont été rares[2]. Il s'agit de s'interroger sur la nature des relations internationales et la notion d'ordre européen. [...]
[...] Dès 1920, tout le monde considère en effet que les conséquences les plus perverse des traités sont d'ordre commercial, car des unités économiques viables ont été brisées. Évoquée lors des entretiens de Thoiry (1926), cette révision est refusée par Poincaré ; mais le Pacte à Quatre (juin 1933) constitue cette révision pacifique des frontières sous le contrôle des grandes puissances, mais dans des conditions différentes. Ainsi, la révision des frontières est un thème largement débattu, mais selon des modalités et une ampleur différentes. [...]
[...] Le Congrès du Komintern de 1924 décide d'exploiter le potentiel révolutionnaire des revendications nationalistes et séparatistes au sein des nouveaux États : il n'y est pas question de front populaire mais de soviétisation pure et simple, sans concession aux autres partis. De plus, l'URSS expose à partir de 1935 de moins en moins discrètement ses revendications territoriales (Ruthénie subcarpathique, Bessarabie, Pologne orientale) : les dirigeants de l'Europe de l'Est sachant qu'ils n'ont rien à attendre de l'URSS, se tournent vers l'Allemagne, ce qui explique en partie Munich et le développement de l'influence allemande. Conclusion La raison essentielle expliquant l'échec des traités est la disparition du Concert européen et de ses fondements. [...]
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