Le féminisme est d'une part une prise de conscience, et d'autre part une action. C´est une prise de conscience car les femmes s'aperçoivent qu'elles sont des personnes humaines ; et une action parce qu'il y a alors lutte contre les mythes et la situation engendrée par ces derniers.
Il n'existe d'ailleurs par "un" mais "des" féminismes :
- un féminisme bourgeois, libéral, produit de notre IIIe République.
- un féminisme chrétien « social »
- un féminisme chrétien « réactionnaire »
- un féminisme socialiste.
Au contraire du féminisme anglo-saxon, le féminisme français est peu touché, ou pas en priorité par les revendications politiques, parce que la IIIe République est marquée par un anticléricalisme, et que les féministes antisuffragistes usent des mêmes arguments que les radicaux : un bulletin de vote féminin est un bulletin donné aux prêtres. Le féminisme français ne considère pas le droit de vote comme indispensable pour supprimer un déni de justice : c'est un moyen.
[...] Une fois adopté le principe du travail hors du foyer, la réponse est oui pour la grande majorité des syndicats (contre-exemple : la Fédération du Livre). Car la femme syndiquée ne peut plus être un instrument de diminution du salaire, de dévalorisation du travail. - La femme doit-elle entrer dans un syndicat uniquement féminin ou un syndicat mixte ? On opte assez vite pour l'entrée dans les syndicats masculins. Du moins en théorie. Car en réalité, elles n'ont jamais de rôle dirigeant, peu d'initiatives. [...]
[...] : la différence est flagrante ) Peut-on être féministe en syndicaliste à la fois ? Il est difficile de répondre car le féminisme touche peu les ouvrières. Il touche les femmes ayant une certaine qualification professionnelle, or on a vu que ces travailleuses n'étaient pas touchées par les syndicats ou très peu. Le syndicat pour la féministe, hormis Marguerite Durand qui crée des syndicats féminins, est avant tout et surtout un groupe de solidarité qui tire la femme de son isolement et lui fait sentir la chaleur de la tendresse humaine. [...]
[...] Zylberberg-Hocquard Marie-Hélène, Féminisme et Syndicalisme en France, CNRS- Anthropos Introduction Le féminisme C'est d'une part une prise de conscience, et d'autre par une action. Prise de conscience car les femmes s'aperçoivent qu'elles sont des personnes humaines ; action parce qu'il y a alors lutte contre les mythes et la situation engendrée par ces derniers. Il n'existe d'ailleurs par un mais des féminismes : - un féminisme bourgeois, libéral, produit de notre IIIe République. - un féminisme chrétien social - un féminisme chrétien réactionnaire - un féminisme socialiste. [...]
[...] Elle est appuyée par son mari, Louis. Ce dernier est convoqué, on lui explique le refus, et de plus on le radie car un ouvrier syndiqué ne doit pas, en vertu d'une décision de 1906, laisser exercer le même métier à sa femme. Or, en 1910, le syndicat du Livre avait voté une résolution permettant à la femme d'être admise dans un syndicat, sans exception aucune. Mais en fait, la fédération a peu de pouvoir d'application et ne réagit presque pas quand Louis est exclu par 264 voix contre 48 et Emma refusée par 300 voix contre 26. [...]
[...] On trouve donc une forme de paternalisme, mais aussi une réelle bonne volonté pour lutter contre le désarroi des femmes devant le peu d'intérêt que les syndicats masculins leur prêtent. Les féministes qui écrivent dedans sont des femmes de la moyenne bourgeoisie, actives : journalistes, actrices, enseignants, même médecins ou avocates. Pauline Kergomard y publie par exemple des articles de pédagogie, soit pour les mères soit pour demander une modernisation de l'enseignement. Elle est opposée à tout travail qui éloigne la mère du foyer. [...]
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