Alors que l'analyse politique est au cœur d'un nombre incommensurable de travaux d'historiens, la question du vote blanc, nul et annulé fut toujours marquée par le désintérêt. Pourtant, cette anomalie électorale « déviante » est au centre de l'étude proposée ici par Deloye et Ihl qui font le choix d'étudier des bulletins annulés lors des élections législatives de 1881, année où l'enveloppe comme moyen de secret de vote est instaurée.
[...] L'étude des bulletins annotés laissent apercevoir des traits communs aux 486 documents sources dépouillés. Très souvent, les messages sont politiques et le bulletin devient dés lors une sorte d'outils de communication directe entre l'électeur et le futur député. Les thèmes au cœur de la campagne de 1881 telles que les questions scolaires ou coloniales sont très présentes tout comme la demande pressante d'unité des différents mouvements républicains. Le second phénomène apparaissant est le refus de trancher entre les différents candidats. Souvent l'annotation « Ni l'un ni l'autre » est mentionné. [...]
[...] Le secret du vote veut absolument limiter ce phénomène. Dès lors, les auteurs nous rappellent les intentions du législateur pour assurer une sacralisation du vote passant par les critère suivant : protéger l'identité de l'électeur par l'anonymat du vote, permettre à l'électeur de s'identifier à un candidat et assurer au vote un pouvoir de substitution à l'insurrection et aux tentatives révolutionnaires. De même, cette sacralisation passe par le choix d'interdire dans un bureau de vote les armes à feu, les débats politiques et la distribution de bulletins. [...]
[...] Votes blancs et votes nuls aux elections legislatives de 1881. Olivier Ihl, Yves Deloye Alors que l'analyse politique est au cœur d'un nombre incommensurable de travaux d'historiens, la question du vote blanc, nul et annulé fut toujours marquée par le désintérêt. Pourtant, cette anomalie électorale « déviante » est au centre de l'étude proposée ici par Deloye et Ihl qui font le choix d'étudier des bulletins annulés lors des élections législatives de 1881, année où l'enveloppe comme moyen de secret de vote est instaurée. [...]
[...] Il semble évident que le vote nul ou blanc permet aux citoyens d'accomplir leurs devoirs civiques tout en adressant un message politique fort. A l'inverse, le vote avec argumentation encensant le candidat choisi est présent et marque une maîtrise encore fragile du processus électoral. L'autre information apparaissant dans ces différents est l'orthographe fragile d'un grand nombre de ces documents dont certains sont reproduits dans leur intégralité. Enfin, les auteurs terminent par les « usages locaux des bulletins » qui se répartissent entre des complaintes sur des situation liées au territoire vécu du citoyen (commune ou département) ou bien encore une volonté de choisir comme candidat un notable local que ce soit le prêtre ou le maire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture