L'auteur part de deux œuvres d'art représentant la même figure symbolique de la France et mêlant les trois couleurs bleu, blanc, rouge :
- La Déclaration des droits de l'Homme de 1789 (musée Carnavalet) : on aperçoit les prémisses d'une alliance de la Nation de la Loi et du Roi, vision d'une France en tricolore tournée vers un nouveau destin comme signe de renouvellement.
- Le vitrail de l'église Saint-Nicolas, 1919 : Jeanne d'Arc et la France toutes en tricolore comme signe de durée et de continuité.
La figure allégorique n'a quasiment pas changé, mais le légendaire qui l'accompagne a évolué et elle s'intègre aisément dans des systèmes de valeurs différents. Pourquoi cet élargissement ?
[...] Les ambiguïtés : Les trois couleurs affirment le respect de la légitimité nationale et de l'héritage direct de la Révolution par le régime, mais la légitimité républicaine écrase de plus en plus cette légitimité nationale jusqu'à provoquer une confusion entre les deux. L'allégorie de la France perd de son autonomie en se confondant à celle de la République comme si la République était la forme ultime dans l'histoire de la France ce qui implique une certaine conception unitaire et conciliatrice de la destinée nationale. L'histoire révolutionnaire s'unifie en gommant ses différents épisodes pour ne former plus qu'une. Il y a un dérèglement de la mémoire. [...]
[...] Les trois couleurs, ni blanc, ni rouge, de Raoul Girardet L'auteur part de deux œuvres d'art représentant la même figure symbolique de la France et mêlant les trois couleurs bleu, blanc, rouge: - La Déclaration des droits de l'Homme de 1789 (musée Carnavalet): on aperçoit les prémisses d'une alliance de la Nation de la Loi et du Roi, vision d'une France en tricolore tournée vers un nouveau destin comme signe de renouvellement. - Vitrail de l'église Saint-Nicolas : Jeanne d'Arc et la France toutes en tricolore comme signe de durée et de continuité. [...]
[...] Comme l'espoir de la réalisation d'un mythe de cohésion et de permanence. Exemple : à l'été 1983 : La Fayette, ou le “héros des deux mondes” est élu le personnage de la Révolution le plus “sympathique” aux Français par 43% des voix du sondage. Problématiques possibles : L'étude de l'évolution du symbole peut être utile dans une problématique sur les héritages révolutionnaires, sur l'évolution de la vision de la Révolution, des oppositions qu'elle a pu rencontrer au cours du temps (drapeau rouge et drapeau blanc), mais également dans le cadre du souvenir de la Révolution dans les consciences populaires par cette sorte de sanctuarisation de l'emblème. [...]
[...] L'épisode guerrier de 1792 lui donne une nouvelle facette, celle de l'épopée militaire : le drapeau devient légende notamment via la littérature, on parle de religion du drapeau Le drapeau tricolore en opposition au drapeau blanc et au drapeau rouge : Restauration : Le retour du drapeau blanc est vu comme un signe de défaite et de soumission humiliant, un retour à l'Ancien Régime. Le drapeau blanc se pose en parfaite opposition au drapeau tricolore par la volonté des contre-révolutionnaires à s'approprier leur propre emblème. Le blanc devenait ainsi également une marque de la guerre civile et d'invasion étrangère. Ca heurte les Français attachés aux conquêtes de la Révolution et aux symboles de leur nation (fierté) et provoque un accroissement des rancœurs à l'égard du régime. [...]
[...] De nombreux rois avaient déjà été associés aux couleurs bleue ou rouge (Charlemagne, Hugues Capet par exemple). Le blanc était la marque distinctive du commandement militaire, signe de la délégation du pouvoir royal aux troupes depuis la fin du XVIe siècle. La nouvelle cocarde apparaît alors comme une marque d'unité et d'alliance retrouvées. La fête de la Fédération le 14 juillet 1790 consacre le drapeau tricolore qui prend alors une ampleur symbolique : c'est le symbole réel des espérances et des aspirations révolutionnaires. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture