Le Triomphe de la République 1871-1914, chapitre 2 - Arnaud-Dominique Houte (2014)

Thèmes abordés

Le Triomphe de la République 1871 1914 chapitre 2, Arnaud-Dominique Houte 2014, résumé d'oeuvre, Révolution française, élections du 6 janvier 1878, victoires républicaines, Jules Grévy, Gambetta, monarchistes, orléanistes, opportunistes, liberté de la presse

Résumé du document

Dans les années 1880, une parabole circule chez les conservateurs. Elle conte l'histoire de deux républicains sur une île déserte, après une brève entente de 5 jours les deux s'entretuent et le vainqueur s'insurge contre lui-même. Il se coupe la tête en se demandant à qui la montrer. Cette historiette permet de prendre conscience des préjugés et inquiétude du temps. Les républicains, en dépit de leurs efforts, restent les enfants de la Révolution. Même si en 1880 les républicains avaient de bonnes cartes en main, rien n'est acquis. Il faut bâtir la République dans un contexte de crise économique et donc de tensions sociales.

Extraits

[...] Modeler le régime A. La Constitution apprivoisée 1. Le président de la République Quand il s'installe à l'Élysée, Jules Grévy fait immédiatement connaître sa doctrine : « Soumis avec sincérité à la grande loi du régime parlementaire, je n'entrerai jamais en lutte contre la volonté nationale exprimée par ses organes constitutionnels ». Le président accepte la suprématie de la Chambre et renonce, de facto, à la pratique de la dissolution. À défaut d'exercer ses prérogatives, le président garde un pouvoir d'influence. Ex. [...]

[...] De plus la corruption est répandue : le paysan Jean-Marie Déguignet rappelle que les agents électoraux monarchistes donnent des cigares, des journaux ou des pièces de cent sous pour corrompre certains électeurs. À court terme, on redoute aussi l'emprise des notables et de leur fortune. Quand bien même ils seraient libres de choisir leur candidat, les électeurs sont-ils suffisamment éclairés ? Ex. : le succès de Louis Napoléon Bonaparte de 1848 est interprété comme une victoire de l'ignorance et de la démagogie. [...]

[...] Les devises servent aussi à démontrer son autonomie. Ex : la devise des Lilas « Liberté, égalité, fraternité, vote » tandis qu'à Celle (Var) c'est « Liberté, égalité, science ». La mairie met en jeu la fierté communale au-delà de l'adhésion au régime. De plus, la distinction « blanc » « rouge » perd son sens à l'échelle locale : limite des étiquettes politiques parisiennes La typologie de Pierre Barral Pierre Barral soulève trois caractères distinctifs des provinces. L'État des structures sociales, qui permet de différencier les « démocraties » de paysans égaux des « hiérarchies » (influence d'un grand propriétaire). [...]

[...] Ex. : répertoire tenu sur ceux qui mettent leurs enfants dans des écoles privées. Du chef de l'État au garde champêtre, les visages de la République s'adaptent aux attentes de la population et imposent l'image d'un régime tempéré qui applique un programme d'émancipation sans renoncer à l'exercice de l'autorité. [...]

[...] Lors de la campagne électorale de Parisiens (la moitié du corps électoral) se sont rendus dans différentes réunions. Il y a néanmoins une limite, il est interdit de laisser déborder ces réunions. Le Siècle déclare donc en 1884 « on leur laissera tout dire dans leurs réunions, mais on se les laissera ne rien faire dans la rue » L'âge d'or de la presse La liberté de la presse est consacrée le 29 juillet 1881, loi adoptée à une quasi-unanimité. Ses dispositions sont exceptionnellement libérales à l'échelle européenne. [...]