- pour les uns, il résulte du système international : rigidité des alliances, course aux armements, position médiane de l'Allemagne...
- les autres considèrent les tensions internes aux États européens ( leurs problèmes socio-économiques et politiques) comme primordiales dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale.
les deux approches donnent l'impression que la guerre était rationnelle et inévitable dans la mesure où elle était l'aboutissement logique de tensions internes et externes. Elles ont l'inconvénient de faire abstraction des décideurs politiques et de leur représentation de la réalité « objective » (...)
[...] Cette supposition, démentie aujourd'hui, était fondée sur la croyance qu'une lutte finale entre les Slaves et les Germains était imminente. Honneur national et valorisation de la guerre Au début du XXe siècle la référence nationale avait éclipsé la solidarité monarchique, et les dirigeants des grandes puissances européennes avaient tous une image supérieure voire idéalisée de leur propre nation. - L'universalisme démocratique,égalitaire et fraternel de la France devient paradoxalement à la fin du XIXe siècle l'instrument d'une politique d'expansion censée porter la civilisation française dans les profondeurs de l'Afrique. [...]
[...] Hollweg dit rétrospectivement en 1917 : oui, mon Dieu, dans un certain sens c'était une guerre préventive. Évaluation erronée des capacités futures de la Russie, était motivée par une perception social-darwinienne des rapports de force, qui faisait de la croissance démographique un critère infaillible pour déterminer les puissances de l'avenir. Alors que la France était une puissance décadente le chancelier était terrifié par la Russie qui grandit sans cesse Riezler, conseiller : Encore une fois sur la force explosive de la Russie. [...]
[...] * États-Unis : Roosevelt prêche l'Évangile du darwinisme social : il justifie l'impérialisme américain (Hawaï, Cuba, Porto Rico, Philippines) par la nécessité de participer à la lutte pour la puissance. * Angleterre : sociologue Walter Bagehot applique le darwinisme à la politique. L'historien William E.H. Lecky dénonce la paix éternelle comme cauchemar. De telles idées ont-elles pénétré dans les cercles dirigeants britanniques? La compétition navale avec l'Allemagne, l'ambition d'agrandir l'empire britannique, étaient aussi liées a la conviction que seulement les nations croissantes pourraient survivre dans la compétition mondiale. [...]
[...] Humiliation de l'échec diplomatique lors des deux crises marocaines (1905, 1911) L'assassinat de l'archiduc à Sarajevo est bien plus que l'étincelle qui mit le feu aux poudres. Pour les décideurs autrichiens et allemands ne rien faire serait compromettre leur prestige de grandes puissances. La presse nationale qualifiait déjà l'empereur : Guillaume le timide, le valeureux poltron Guillaume dira: Cette fois-ci je ne retourne pas ma veste. Et selon Moltke : seuls les peuples faibles sont pacifiques tandis que les peuples jeunes doivent refuser les stratégies militaires défensives. [...]
[...] Il était, depuis sa lecture de Darwin, convaincu que la libre compétition favoriserait les meilleurs. L'ordre patriarcal prussien ne convenait plus à cette vision du monde. La nouvelle mission nationale pour les dirigeants wilhelminiens, imprégnés de l'idéologie social- darwinienne, l'Allemagne en tant que puissance jeune, dynamique et montante doit jouer un rôle dominant dans les relations internationales. Or ils estimaient que les puissances de l'entente lui refusaient ce statut. De plus : conviction de la nécessité de grandir pour ne pas dépérir : dogme de l'espace vital : l'Allemagne était en quelque sorte condamnée à étouffer sous l'effet de la croissance démographique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture