Résumé par chapitre de l'ouvrage. Ainsi doit-on, selon Nicolas Tenzer, examiner la réécriture de l'histoire opérée par De Gaulle, il faut aussi, plus que les institutions, en analyser l'esprit, comprendre sa vision du monde et les rapports qu'il a établis entre la société et le politique. Il s'agit aussi de comprendre pourquoi la France est encline à s'enfermer dans des mythes et des références, et comment De Gaulle y a contribué. Enfin, sans juger l'action du Général en son temps, il s'agit de porter un jugement sur la philosophie gaullienne, pour voir dans quelle mesure elle peut avoir une postérité
[...] Tenzer s'interroge sur le rôle du Premier ministre : assurer la gestion courante, afin que le Président puisse continuer à incarner la nation une alors que le Premier ministre s'occupe des partis. Il existe ainsi une mission pour le politique, qui est de dépasser les divergences de la politique. C'est pourquoi on constate une certaine oscillation du gaullisme entre la grande politique et l'anti-politique. Toute vraie politique aurait un enjeu historique. Le problème est que la politique idéale n'est possible qu'en circonstances exceptionnelles. [...]
[...] La représentation doit éviter de reproduire les divisions artificielles, et mimer l'unité nécessaire de la nation. L'esprit public est décrit en termes de décadence, de décomposition et d'avilissement. Tenzer considère que de telles abstractions ne peuvent fédérer les Français pendant longtemps. Chapitre 4 : L'homme de pouvoir De Gaulle s'imagine un destin historique mais ne recherche pas le pouvoir pour lui-même. Si sa légitimité est remise en cause de quelque façon que ce soit, il se résigne à laisser sa place. [...]
[...] Il n'est pour lui qu'une tradition : la "tradition de la France". Mais "Aucune tradition n'est à proprement parler fondatrice, car toutes, à des degrés divers, sont porteuses de divisions" Chapitre 3 : La France entre gloire et puissance De Gaulle était animé par l'idée de grandeur et de gloire, la puissance internationale lui paraissait être un facteur d'unité de la nation, mais la force interne était vue comme un moyen et non une fin, elle ne faisait pas la grandeur de la France mais l'illustrait. [...]
[...] Est légitime pour De Gaulle ce qui s'inscrit dans la continuité de l'histoire nationale. Cependant l'histoire gaullienne est une histoire réécrite et qui sélectionne, ne conservant que certains éléments dans lesquels cette histoire nationale mythifiée vient s'incarner, élément entre lesquels il faut assurer la continuité. Pour De Gaulle l'histoire de France doit être réécrite pour mettre l'accent sur ces quelques éléments fût-ce au prix de la vérité historique et scientifique. Pour De Gaulle le moteur de l'histoire, selon Nicolas Tenzer, est constitué par le dialogue permanent entre le peuple et quelques dirigeants exceptionnels. [...]
[...] Le gaullisme sans De Gaulle est une vaine tentative, puisque celui-ci s'est adapté aux circonstances. Théoriser son action, c'est inévitablement produire des mythes qui empêchent une bonne perception de la philosophie gaullienne. De plus, le gaullisme manque d'une base sociologique. Les concepts utilisés tels que la nation sont en fait trop abstraits, il leur manque la capacité d'exprimer les sentiments diffus de la société. Et Tenzer de conclure : "En dehors de la grandeur et de la capacité par l'Etat de porter l'intérêt national, il n'y a rien. [...]
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