Souvenirs sur l'affaire. Léon Blum

Résumé du document

Léon Blum, nous trace ici le portrait de l'affaire, vue de l'intérieur. La mort récente de Dreyfus a fait réapparaître ses souvenirs sur cette affaire, mais il essaye de prendre des distances par rapport aux faits de façon à décrire le plus arbitrairement possible ce qui s'est passé. Ses souvenirs seront publiés sous forme d'articles parus dans Mariane, cette affaire n'est pas simplement une affaire politique, mais plutôt l'occasion d'ouvrir le débat sur des questions d'ordre moral, par la résonance médiatique de cette affaire et par l'émotion qu'elle a suscité

Extraits

[...] Le 12 Juillet meurt Alfred Dreyfus. La date de parution de souvenirs sur l'affaire n'est certainement pas due au hasard et marque une volonté de la part de Blum de sensibiliser le peuple au sentiment antisémite croissant, ce qui est bien sur plus facile grâce au récit d'une histoire qui a rassemblé le peuple autour de cette cause Contenu de l'œuvre Léon Blum, nous trace ici le portrait de l'affaire, vue de l'intérieur. La mort récente de Dreyfus a fait réapparaître ses souvenirs sur cette affaire, mais il essaye de prendre des distances par rapport aux faits de façon à décrire le plus arbitrairement possible ce qui s'est passé. [...]

[...] Qui aurait mieux pu raconter la lutte Dreyfusarde qu'un Dreyfusard de la première heure? Mais il convient de se demander si le fait que Blum se soit autant impliqué personnellement dans cette affaire n'a pas eu un impact négatif sur l'objectivité. Ce livre est également un plaidoyer pour la cause juive et bien plus que cela, un plaidoyer pour la justice et l'égalité entre les Hommes Sources Souvenirs sur l'affaire, Léon Blum La France de 1914 à nos jours J.F Sirinelli, R Vandenbussche, J Vasseur- Desperriers Le socialisme français de Jaurès à nos jours cours de M. [...]

[...] Le congrès de Tours de 1920 reste célèbre pour le clivage entre socialistes fidèles à la doctrine française et socialistes proches du léninisme, très l'influencés par la révolution russe de 1917. Le discours de la "Vieille maison" où Léon Blum plaide avec force le refus de l'Internationale de Moscou va faire de lui le leader des réfractaires au communisme. Il se résigne à la rupture lorsque la majorité communiste l'emporte. De 1920 à 1940, il dirige le parti socialiste, dans l'opposition comme au pouvoir. [...]

[...] A la vue de ces preuves, la culpabilité de Dreyfus gagne rapidement la presse et l'opinion publique. Mais certains dreyfusards y croyaient plus que jamais, c'est le cas par exemple de Jaurès qui dit que maintenant que l'accusation a du utiliser toutes les preuves qu'elle avait, il serait plus facile de prouver l'innocence car il n'y aurait plus d'arguments pour la contrer, et Jaurès commence à la même époque ses publications des preuves dans le journal. La publication des preuves dans lesquelles Jaurès remet en cause l'authenticité de la pièce de l'attaché militaire qui faisait partie du dossier secret amènera le colonel Henry à faire ses aveux devant Cavaignac et à se suicider dans sa cellule (fin août). [...]

[...] Esterhazy était protégé par l'armée soucieuse de défendre son honneur. Mais l'honneur de l'armée ne pouvait se personnifier en la seule personne de Esterhazy, ce qui laisse a penser que quelqu'un de plus important était impliqué : le colonel Henry qui se révélât être à la fois l'inspirateur et l'animateur de cette affaire. Cette prise de position de l'armée va entraîner avec elle tout un groupe de défenseur plus petits qui n'auraient sans doute pas osés se découvrir sans ce puissant allié, c'est le cas pour l'extrême droite pour qui la culpabilité de Dreyfus s'explique en premier lieu par sa race. [...]