Fiche d'Histoire sur la société russe en guerre, à partir de l'ouvrage Les Sociétés en guerre (1911-1946) de Bruno Cabanes et Edouard Husson. Sont abordés : la Guerre de Huit ans (1914-1922), le Stalinisme et enfin les sociétés d'Union soviétique et la guerre contre le IIIème Reich.
[...] la tradition de la social-démocratie russe, incarnée selon lui par le menchevisme, avait été balayée, défaite. Le bolchevisme l'avait emporté au prix d'une rupture sociologique avec ses racines ouvrières. Interprétation stimulante aux antipodes de la vulgate bolchevique selon laquelle le bolchevisme serait l'expression politique du mouvement ouvrier. + Broussilov : le bolchevisme des tranchées : il est fondé sur trois exigences : la paix, la terre et la liberté et reflète la double nature du soldat paysan : un combattants épuisés par trois années de guerre et un agriculteur désireux de voir se réaliser le rêve séculaire symbolisé par les deux mots magiques Zemlia i Volia (la Terre et la Liberté). [...]
[...] : les bolcheviks peuvent construire le socialisme en utilisant les appareils bureaucratiques mis en place par l'État durant la guerre. l'État capitaliste en guerre nous a lui-même mis entre les mains les moyens et les armes pour obliger les capitalistes à travailler. Ces moyens, ce sont le monopole des céréales, la carte de pain, l'obligation générale de travail. Les Soviets institueront le livret de travail pour les riches et ensuite progressivement pour toute la population. Qui ne travaille pas ne mange pas. [...]
[...] L'idée d'une paix sans annexions ni contributions va de pair avec celle de convoquer une grande conférence des partis socialistes qui doit avoir lieu à Stockholm. Les socialistes français étaient méfiants : piège boche (Jules Guesde). Il faut attendre le retour de la délégation socialiste française de Marcel Cachin pour que la SFIO adhère au principe d'une conférence socialiste internationale. Mais le projet était mort-né : Wilson, Lloyd George, Ribot avait opposé une fin de non recevoir. Au cours de l'été 1917, on assiste à une dislocation de l'armée russe. [...]
[...] La violence générée par les trois années de guerre converge avec le bunt (jacquerie) paysan. Ces événements ont souvent une coloration antisémite : les pogroms prolongent en réalité, de manière spontanée des pratiques très brutales de déportation de la population juive, mises en oeuvre, de façon systématique et ordonnée par l'armée russe en 1915-1916 dans les marges occidentales de l'empire, zone de résidence des Juifs de l'Empire russe, devenue zone d'opérations militaires. On a donc assisté à une auto-démobilisation qui déstabilise le pays. [...]
[...] Rythme différent entre la radicalisation sur le front et la radicalisation à l'arrière : au contact direct de la vie politique de l'arrière, les troupes de garnisons sont en phase avec la politisation croissante et la radicalisation dans les entreprises et les grands centres urbains. À partir de l'échec de l'offensive de juin, la dislocation de l'armée s'amplifie. La contre-révolution militaire de Kornilov conduit à une véritable radicalisation des soldats, de plus en plus méfiants vis-à-vis des officiers. Trahison. À partir de septembre, véritable implosion de l'armée. Dans les deux mois qui précèdent le coup d'État bolchevik, près d'un million de soldats désertent. La troisième option, celle des bolcheviks, apparaît à ce moment-là aller dans le sens de l'histoire ? [...]
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