En un siècle, de 1850 à 1950, les empires croissent et décroissent, selon des rythmes différents. Au début de la période, les acteurs majeurs sont la France et la Grande-Bretagne (plus offensifs) et l'Espagne et le Portugal (moins actifs qu'à l'époque moderne). Par contre, pas de colonisation pour l'Italie et l'Allemagne qui ne débutent le phénomène qu'après avoir construit leur unité nationale. L'Empire ottoman se heurte à ses concurrents directs, comme la Russie, ce qui l'empêche d'augmenter sa capacité territoriale = « l'homme malade de l'Europe » (expression du tsar Nicolas Ier en 1853). Les États-Unis se lancent dans la colonisation dans les années 1890' s et obtiennent Hawaï en 1893, les Philippines et Porto Rico ainsi que la mise sous influence de Cuba. L'Asie subit un partage colonial précoce, car dès les années 1850' s, les Britanniques y dominent le sous-continent indien, grâce à la East India Company. Les Portugais et les Français ne conservent alors que quelques comptoirs mineurs en Inde. La France est aussi bien en place sur ce continent avec la Cochinchine, Saigon, le Cambodge, mis sous protectorat français en 1863… En 1897-1898, le partage de la Chine débouche sur la délimitation de zones d'influence confiées aux puissances, telles que l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et la Russie.
[...] Faire souche dans les colonies et se construire une mémoire En faisant souche, les populations européennes donnent naissance à des composantes sociales variées, le plus souvent marquées par une forte conscience identitaire. On a les Européens, les créoles et les autochtones. Parmi ces constructions identitaires, le terme de pied-noir est peut- être le plus emblématique. Il désigne tous les Français nés en Algérie qu'ils soient colons, petits fonctionnaires ou commerçants des villes. Il désigne tout à la fois ceux venus de France comme ceux d'origine espagnole, et même, dans une certaine mesure, les juifs d'Algérie. [...]
[...] Pour l'Empire britannique, les flux migratoires sont ainsi encouragés par les autorités centrales. Les services de l'Etat, tel que le Colonial Land of Émigration Office, collaborent avec les colons déjà implantés en quête de main-d'œuvre. Pour les colonies de peuplement, l'émigration volontaire peut être encouragée par des aides publiques ou privées permettant le financement du voyage ou l'acquisition de terres auprès de compagnies spécialisées (Land Companies pour le monde britannique) qui s'adressent aux indigènes ou au gouvernement colonial avant de les revendre à des colons. [...]
[...] Elles sont alors intégrées à un dispositif plus large de guerre contre-révolutionnaire, dont l'armée prend in fine la direction. La censure engendre une somme de frustrations qui va trouver différentes formes d'expression dans les sociétés coloniales tardives. On peut voir l'échec de la police coloniale à travers le cinéma, comme dans Coup de torchon de Bernard Tavernier (1981). Cependant, la place de la police et des policiers est à réévaluer dans la politique de l'ordre colonial. Il s'agit d'un corps socio-professionnel en perpétuelle construction tout au long de ce siècle, chargé d'encadrer et de contrôler une société elle-même en perpétuelle construction. [...]
[...] Parfois, elles sont dotées d'ateliers destinés à répondre aux besoins de la mission en matière de construction et d'entretien, et d'une imprimerie. Elles possèdent des terrains pour la culture, ouvrent un dispensaire, des écoles pour les garçons et les filles, voire un orphelinat. - les stations secondaires, elles sont réduites à un lieu de culte précaire. Le missionnaire les visite au cours de ses tournées et les confie dans l'intervalle à des auxiliaires indigènes. La situation du missionnaire au contact des autochtones fait de lui un connaisseur de la langue et des mœurs du pays. [...]
[...] Ils le sont en tout cas davantage que dans les colonies sous domination anglaise, où la promotion indigène n'est possible que dans le cadre d'une ségrégation totale entre Blancs et indigènes. Globalement, entre 1850 et 1950, toutes les sociétés coloniales ont connu la même évolution en matière militaire, à savoir primitivement l'organisation de garnisons coloniales composées de milices recrutées localement, à laquelle sont adjointes progressivement des troupes régulières venues de métropole. Ensuite, l'organisation de troupes coloniales et bientôt, pour certains, à la formation de véritables armées coloniales. [...]
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