Cette oeuvre n'est pas un ouvrage de Simone Weil c'est un recueil de plusieurs de ses textes et articles, publié en 1951. Simone Weil est née en 1909 dans une famille d'origine juive mais agnostique. Lors de ses études supérieures elle étudie la philosophie, en ayant notamment Alain comme professeur. Elle est reçue à l'Ecole Normale Supérieure après l'obtention de plusieurs certificats de philosophie à la Sorbonne. En 1931 elle est agrégée en philosophie. Elle noue alors des contacts avec des syndicalistes révolutionnaires et adhère à la CGT (le syndicat des instituteurs). En 1934 elle demande un congé pour "études personnelles". Dans sa demande officielle de congés elle écrit : "Je désirerais préparer une thèse de philosophie concernant le rapport de la technique moderne, base de la grande industrie, avec les aspects essentiels de notre civilisation, c'est-à-dire d'une part notre organisation sociale, d'autre part notre culture". Son expérience de travail en usine répond à un besoin d'entrer en contact avec la "vie réelle" pour y découvrir la vérité de la condition ouvrière.
Simone Weil entre pour la première fois en usine en 1934. Entre 1927 et 1930 la France connait une période de prospérité économique puis une crise dans les années 1931. Simone Weil avait comme projet d'entrer en usine en 1931 mais aurait renoncé provisoirement "à cause de la crise". Elle qualifie les années précédant 1936 de "très dures et très brutales". A cette période elle sort de l'ENS et ne rejoint pas de lycées réputés pour enseigner comme les autres normaliens, elle choisit d'enseigner au lycée du Puy afin de fréquenter les milieux syndicalistes de Saint Etienne. Simone Weil est témoin de l'inscription du monde ouvrier dans le communisme, ainsi que le développement de l'usine et du travail à la chaine. Cette période voit aussi la montée en puissance du Front Populaire jusqu'à son triomphe en 1936 parallèlement aux grèves et manifestations ouvrières (...)
[...] Selon Simone Weil cela est compréhensible, La révolte est impossible ils ne savent contre quoi se révolter, les ouvriers sont seuls avec leur travail. Ils ne peuvent que montrer leur révolte en travaillant mal mais cela se répercutera le plus durement sur eux-mêmes. La révolte n'est pas la suite logique de l'oppression selon Simone Weil, c'est la soumission. Cependant lors d'une distribution de tracts d'un syndicat, ils semblent intéressés, heureux qu'on s'intéresse à eux un sentiment de plaisir visible Les ouvriers s'affichent fièrement avec leurs tracts, le lisent mais cela n'a pas de réelles répercussions. [...]
[...] Simone Weil parle d'une condition servile à laquelle il faut s'adapter. Les ouvriers ne sont qu'un outil de travail, ils ne bénéficient que de peu de considération. Les bruits de l'usine, la chaleur ou le froid rendent les conditions extrêmes, le travail est dégradant et ramène l'homme à une condition servile quasi animale. Les ouvriers sont assimilés à des machines, leurs gestes sont répétitifs et ne demandent très peu de réflexion, surtout les ouvriers occupant des postes de manœuvres comme c'est le cas de Simone Weil. [...]
[...] Le sentiment d'esclavage des ouvriers va mener peu à peu à l'émergence d'une conscience de classe ouvrière. III. L'émergence d'une classe ouvrière Le rapport des ouvriers avec leurs patrons est contentieux, il faut supporter leur ton humiliant ne pas répondre aux chefs. Le chef est le plus souvent mal aimé de ses ouvriers, qui subissent une subordination totale. Sa femme est appelée l'horrible bourgeoise Et les ouvriers sont mal aimés de leur patron : ils n'ont aucune valeur, chaque ouvrier non qualifié est remplaçable et s'il se plaint trop de sa condition il est possible alors de le renvoyer. [...]
[...] La santé physique d'une part, les conditions de travail sont rudes. Lorsqu'elle commence à travailler en usine chez Alsthom, en tant que découpeuse (ouvrière sur presse) : une machine qui nécessite un pédalage permanent. Elle indique que la lumière provoquée par la boite à lumière est très fatigante pour les yeux et que l'effort musculaire nécessaire à ce pédalage est épuisant. Les autres ouvriers la regardent avec pitié elle peine à fournir l'effort musculaire nécessaire. Sa santé est fragile : elle prend froid, a de la fièvre et souffre de maux de tête. [...]
[...] Le salaire est à la pièce, fondé sur un taux d'affûtage officiel mais qui peut varier, le salaire n'est pas réglementé et il est possible d'être en dessous du taux d'affûtage. Les pièces ratées et le temps perdu sont déduis du salaire, toute pièce ratée n'est donc pas payée à l'ouvrier même si cela est du à un disfonctionnement de la machine. Le système des bons coulés est appliqué, ce sont des cas où le salaire calculé en fonction des pièces exécutées est inférieur au salaire minimum. Lorsque l'ouvrier coule ses bons, il gagne moins que le salaire minimum. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture