"Mon septennat" synthétise les sept volumes du "Journal d'un septennat". Ce n'est pas à proprement parler des mémoires, dans la mesure où Vincent Auriol n'a fait que reprendre, de manière d'ailleurs inachevée, les notes, réflexions et documents qu'il avait accumulés durant les sept années de son mandat. C'est précisément cette authenticité qui fait la force de ce livre, car elle rend compte aussi bien de la clairvoyance que des illusions du personnage
[...] Le septennat de V. Auriol se confond presque avec la période de la Guerre Froide. "Mon septennat" montre d'une part sa volonté de ne pas lier strictement le sort de la France avec les intérêts des Etats-Unis, d'autre part de faire preuve de fermeté à l'égard de l'Union Soviétique sans pour autant tomber dans l'anticommunisme. V.Auriol s'efforce en tous cas de faire retrouver à la France la place qui était la sienne dans les relations internationales avant la seconde guerre mondiale. [...]
[...] Vincent Auriol est à l'évidence troublé par cette situation. Les notes relatives au départ des communistes témoignent de son départ des communistes témoignent de son regret, car il perçoit nettement à quel point le soutien des masses populaires aurait été un profond vecteur de la nouvelle République. Ensuite, il déplore fréquemment qu'il n'y ait pas de véritable alternative à la coalition de la Troisième Force, car c'est ce qui ouvre la porte aux crises ministérielles répétées. Dans ces conditions, un leitmotiv s'impose: "Maintenant ma tâche est tracée: appel à tous autour de la République". [...]
[...] En outre, il permet de se faire une idée plus précise de tous les dysfonctionnements dont souffrait ce régime: les commissaires dans les colonies qui n'appliquaient pas les directives des gouvernements, les manoeuvres politiques qui faisaient tomber les gouvernements . Mais ce n'est pas pour autant une oeuvre historique: il s'agit d'un témoignage et à ce titre souffre sinon de la partialité, du moins des erreurs d'analyse de Vincent Auriol. Il faut quand même lui reconnaître une grande clairvoyance, en particulier ses opinions sur le régime de la Constitution de la IVème République sont partagées par les constitutionnalistes. [...]
[...] Vincent Auriol est conscient de son rôle moral, qui fait du Président de la IVème république une personnalité au-dessus des partis. Mais il a vu l'effondrement de la Troisième République, et perçoit dès le début le risque qu'encourt la nouvelle République à retomber dans les manoeuvres politiciennes Le système des partis politiques. S'il est élu Président de la République en 1946, c'est grâce aux voix des communistes. En mai 1947, les ministres communistes se désolidarisent du gouvernement Ramadier et en sont par conséquent exclus. C'est la fin du tripartisme. [...]
[...] "Mon septennat" synthétise les sept volumes du "Journal d'un septennat". Ce n'est pas à proprement parler des mémoires, dans la mesure où Vincent Auriol n'a fait que reprendre, de manière d'ailleurs inachevée, les notes, réflexions et documents qu'il avait accumulés durant les sept années de son mandat. C'est précisément cette authenticité qui fait la force de ce livre, car elle rend compte aussi bien de la clairvoyance que des illusions du personnage Sa conception des instituions de la IVème République. [...]
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