Il s'agit ici de la thèse de Martine Acerra, soutenue à la Sorbonne en 1992. Elle a été professeur à l'université de La Rochelle puis à celle de Nantes. Elle est également chercheure au CNRS dans le domaine de l'histoire marine.
Son objectif est ici de “relater ce que fut le matériel de guerre de la marine française de Louis XIV à Napoléon Ier”. La période d'étude (1661-1815) ne s'est pas imposée naturellement puisque si la date de 1661 apparaît évidente avec le début du règne personnel de Louis XIV, l'autre borne paraissait moins évidente : M. Acerra a finalement décidé d'inclure dans son étude la Révolution et l'Empire pour voir comment une flotte d'Ancien Régime s'est comportée à la fin de cette période. Il ne s'agit pas simplement d'une étude quantitative puisqu'outre les évolutions de la flotte, elle prend aussi en compte les mutations du système de production, que ce soit sur le plan technique ou organisationnel. Les 3 grandes parties de la thèse révèlent d'ailleurs cette orientation :
- Infrastructures, hommes et outils guerriers
- Politique navale et évolution technique
- Système productif et destin naval
Nous allons donc d'abord voir la méthode de M. Acerra avant de se pencher sur le tableau qu'elle dresse de la flotte de guerre française.
[...] Afin de procéder à une évaluation sur l'ensemble de la période, M. Acerra a créé 6 “catégories” permettant de classer les navires pour l'ensemble de la période, ce qui autorise ensuite à étudier la composition de la flotte. Grâce à des diagrammes de répartition, elle saisit les évolutions de la composition de la flotte. La marine de Louis XIV a fait une place de plus en plus grande aux navires de catégorie 1 équivalent du 1er rang) car l'objectif était de mener une guerre d'escadre tandis que la marine du XVIIIè siècle, après la relance des constructions, tend à privilégier les navires de catégorie 4 et 5 et les frégates, s'orientant vers une guerre de course, qui abandonne quasiment la construction des navires de catégorie 1 et 3. [...]
[...] En effet, sous Louis XIV, on constate une prolifération de modèles : la flotte est une agrégation de modèles différents, fragiles et aisés à manœuvrer. Pour remédier à ce défaut, les 1ers règlements de marine sont pris en et 1673 : ils donnent des normes à respecter pour chaque type de navire afin d'obtenir des vaisseaux de forme et de performances semblables. Cet effort de normalisation est repris dans la grande ordonnance de 1689 mais dans les faits, l'hétérogénéité des constructions demeure, comme le montre par exemple le graphique pour les navires de 1er rang. [...]
[...] En ce sens, elle constitue à double titre une rupture. Sa principale limite consiste en la défaillance des sources pour certaines périodes et en leur imprécision quand elles existent. Vaisseau : navire n'avançant que grâce à des voiles Frégate : navire avançant avec des voiles ou des rames, plus petit et moins lourdement armée que les vaisseaux La flotte ne se compose pas que des constructions des arsenaux, il faut également prendre en compte les constructions dans les arsenaux étrangers et les achats de navires. [...]
[...] Pour étudier la durée de vie des navires, elle sépare les années de paix (81 années) des années de guerre (71 années). Au total, on compte 212 disparitions en temps de paix et 816 en temps de guerre. Les causes de disparition sont divisées deux ensembles, les morts naturelles (démolition, déclassement, absence des listes) et les accidents de mer. La courbe de l'âge moyen de la flotte rend parfaitement compte de cette évolution de la flotte mais aussi des politiques d'entretien suivies. [...]
[...] [5].Joseph Blaise Ollivier : 1701 - 1746, un des personnages-clés de la 1ère moitié du XVIIIè siècle pour la relance de la construction navale. Il voyage en Angleterre en en Hollande et adopte certains de leurs procédés dans la construction de ses vaisseaux. Un ordre de 1739 indique que tout constructeur doit passer par un séjour à Brest dans son école pour apprendre sa méthode. C'est la 1ère fois qu'on a une diffusion ouverte de principes et pratiques dans le but d'améliorer l'art naval. [...]
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