Pères de l'Europe - Robert Schuman
Le pari de cet ouvrage tient en une question : peut-on esquisser le portrait d'une « génération » des Pères de l'Europe ? Dans l'avant-propos, Charles-Ferdinand Nothomb rappelle que la guerre en elle-même a été une excellente formatrice à l'idée européenne, ce que l'ensemble des contributions va s'employer à démontrer dans différents cas d'étude. Il serait en tout cas réducteur, au vu des personnalités étudiées, de réduire l'Europe que ces hommes ont façonnée à n'être que « vaticane ». L'idéologie ne suffit pas pour comprendre ces différentes vocations et, comme y invite Sylvain Schirmann dans l'introduction, il s'agit de se pencher sur les « origines » des Pères de l'Europe, c'est-à-dire les liens familiaux, les rapports à la terre de naissance, à la nation, à la foi, l'impact de l'éducation et celui du contexte pour mieux suivre le chemin qui les mène vers « leur » Europe. « L'alchimie complexe » à laquelle on devrait ainsi aboutir se situe inévitablement « à la charnière du politique et du culturel » (p.21).
[...] Ce dernier a étudié Thomas d'Aquin et s'est intéressé à la philosophie politique thomiste de Jacques Maritain, qui l'a beaucoup inspiré ultérieurement. Schuman combinera ainsi ses activités politiques avec sa foi chrétienne : n'oublions pas que, après 1918, les termes du Concordat ont été retenus pour la Lorraine et que Schuman fut élu sur une plateforme de défense des droits liés au règlement religieux. Il s'agit dès lors d'entamer une lutte contre ceux qu'il appelle les gardiens laïques du Capitole qui écartent les catholiques des postes d'importance et s'acharnent à défendre les principes de la séparation de l'Eglise et de l'Etat. [...]
[...] Enfin, dernier thème qui porte sur les engagements : ces hommes ne sont pas venus à l'européisme d'un coup. Schuman a commencé par le militantisme catholique et la défense du particularisme alsacien- lorrain, Monnet par un tour du monde Spaak et Rey ont d'abord été pacifistes, la plupart ont fait leurs armes au sein d'un militantisme politique classique. C'est la Seconde Guerre mondiale qui donne les priorités (avec un peu de retard pour Snoy, de Gasperi et Beyen). De fait, la plupart ne sont pas des doctrinaires, mais des fonctionnalistes (pas purement fédéralistes) qui concilient patriotisme et européisme. [...]
[...] Il découvre alors Einaudi, les penseurs britanniques et les Federalist Papers. Le Manifeste de 1941 évoque la crise de l'Etat-nation l'idéal de la Fédération européenne et tient le réalisme comme un principe essentiel. Par la suite, il crée le Movimento federalista europeo, travaille en Suisse puis organise une conférence à Paris. Il milite au Parti d'Action, avant que le Plan Marshall ne le reverse dans le militantisme fédéraliste : il accepte d'être conseiller du Prince à travers la campagne pour le Pacte fédéral puis l'écriture de memoranda avec l'accentuation de l'action constitutionnaliste, jusqu'à l'échec de la CED. [...]
[...] Cultures politiques et années de formation, Bruxelles, P.I.E. Peter Lang p., ISBN 978-90-5201-423- Le pari de cet ouvrage tient en une question : peut-on esquisser le portrait d'une génération des Pères de l'Europe ? Dans l'avant-propos, Charles-Ferdinand Nothomb rappelle que la guerre en elle-même a été une excellente formatrice à l'idée européenne, ce que l'ensemble des contributions va s'employer à démontrer dans différents cas d'étude. Il serait en tout cas réducteur, au vu des personnalités étudiées, de réduire l'Europe que ces hommes ont façonnée à n'être que vaticane L'idéologie ne suffit pas pour comprendre ces différentes vocations et, comme y invite Sylvain Schirmann dans l'introduction, il s'agit de se pencher sur les origines des Pères de l'Europe, c'est-à-dire les liens familiaux, les rapports à la terre de naissance, à la nation, à la foi, l'impact de l'éducation et celui du contexte pour mieux suivre le chemin qui les mène vers leur Europe. [...]
[...] Son but n'est d'ailleurs pas partisan, mais consiste à rechercher les hommes de bonne volonté (Comité d'action pour les Etats-Unis d'Europe). Monnet est donc plus aventurier que Schuman, notable politique classique, allant jusqu'à rédiger sa correspondance en anglais, même son testament. En ce qui concerne l'intérêt pour l'Europe, il commence essentiellement pendant la Seconde Guerre mondiale dans les deux cas, mais surtout après le Plan Marshall. Cela dit, leur rencontre s'avère capitale pour l'Europe. Gérard Bossuat (Cergy-Pontoise) s'intéresse plus précisément aux représentations de l'union des Européens chez Monnet, entre 1955 et 1975. [...]
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