C'est à la fin du 19e que l'on commence à analyser la révolution industrielle, à la considérer en tant que telle. Ne prenant en compte que ses manifestations les plus visibles, on l'aborde tout d'abord exclusivement sous l'angle technique et on la considère comme l'apanage des 4 grandes puissances (RU, US, France, Allemagne).
Aujourd'hui les apports économiques, historiques, sociologiques nous obligent à nuancer cette vision de la révolution industrielle et de la croissance: les progrès des techniques, certes décisifs et nécessaires, ne suffisent pas à expliquer l'ensemble des transformations advenues lors de l'industrialisation. Les historiens actuels préfèrent mettre l'accent sur l'accumulation de capitaux et de main d'œuvre, sur l'élargissement des marchés, sur la révolution agricole.
La révolution industrielle induit avant tout une accélération constante de la croissance et de l'évolution de l'économie; ainsi un des points essentiels sur lesquels on doit s'interroger est les conditions du démarrage de la croissance, le take off. Dans cette optique, la vision chronologique de la révolution industrielle que propose Rostow est la plus complète et pertinente; toutefois certains, les marxistes en particulier, lui ont reproché un défaut de prise en compte des aspects sociaux: il ne faut pas oublier que la révolution industrielle, c'est surtout l'acte de naissance de notre monde moderne. Par ailleurs, la notion de take off ne s'applique pas à des pays comme la France, dont la transition vers l'ère industrielle a été lente et progressive.
De nos jours, l'étude de la révolution industrielle est nimbée d'enjeux nouveaux dans la mesure où elle est susceptible de guider les pays du tiers-monde vers la croissance et le développement; mais n'est-ce pas inutile, sachant que le démarrage de l'économie européenne s'est en partie fondé sur les profits du commerce colonial ?
[...] La grande bourgeoisie triomphe donc avec la révolution industrielle ; faisant fructifier le capital qu'elle accumule et exploitant de façon optimale les possibilités offertes par le capitalisme industriel, elle acquiert une influence considérable dans les sociétés modernes. Conclusion La révolution industrielle a bouleversé l'économie et la société des pays qui la connurent. Initiant, sous l'effet conjugué de l'appel du marché, de l'initiative individuelle, de l'attrait du profit et des techniques nouvelles, un processus de croissance irréversible, ces pays adoptent le système capitaliste. [...]
[...] L'industrie métallurgique met plus de temps à se développer et ne rattrape le textile qu'en 1830: les méthodes de production traditionnelles étaient compliquées et peu rentables. En 1730 Darby substitue le charbon de terre au charbon de bois et emploie le coke (houille grillée) dans la fabrication de la fonte ; en 1784 le procédé de puddlage améliore la qualité de la production. Dès lors le fer est fabriqué en grandes quantités, la production se concentre : c'est la naissance de l'usine moderne en Angleterre puis en France. [...]
[...] Une nouvelle étape est franchie en 1856 avec le convertisseur Bessemer qui augmente la quantité et la qualité de la production d'acier ; dans les années suivantes, la mise au point de machines similaires permettant d'employer toutes sortes de minerais achève de développer la sidérurgie moderne. C'est la machine à vapeur, préfigurée dès le 17e siècle et concrétisée en 1769 par Watt, qui fournit l'énergie nécessaire à toutes les nouvelles inventions ; facilement adaptable à toutes les mécaniques du textile et de la métallurgie, elle pousse les industries à se concentrer autour des gisements de charbon Les premières machines à vapeur sont anglaises ; au début du 19e la France, souhaitant mettre fin à sa situation de dépendance, entreprend la construction de ses propres machines ; néanmoins les Britanniques conserveront longtemps leur suprématie en matière technique. [...]
[...] Face à la diminution des marges de profit dans le secteur textile et à la déception causée par les investissements à l'étranger (qui seront à l'origine des premières crises spéculatives en 1825 et 1836, la construction ferroviaire, qui exige des investissements importants au départ, apparaît comme la destination idéale pour les capitaux. En France les obligations ferroviaires, sûres et rentables, sont très populaires ; les grands groupes financiers, comme Rothschild, s'engagent dans l'industrie financière et en retirent des gains considérables. Ainsi le chemin de fer se répand très vite, entraînant le secteur métallurgique dans son essor, et ses techniques se perfectionnent : signalisation améliorée, vitesse et tonnage accru, etc. [...]
[...] - En Extrême-Orient, l'intrusion européenne suscita des réactions hostiles. Les zones politiquement faibles furent rapidement et définitivement dominées (Anglais en Birmanie en 1886, Néerlandais en Indonésie en 1820, Français au Cambodge, au Laos, dans l'Annan et le Tonkin à la fin du 19e) et leurs ressources furent exploitées en vue de l'exportation de matières premières. La Chine se soumet à la domination à la suite d'une défaite en 1840 (guerre de l'opium) ; forcée d'ouvrir certains de ses ports à l'Europe, elle voit ses régions côtières contrôlées et exploitées par les Occidentaux et devient une sorte de semi-colonie. [...]
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