Pierre Vayssière est professeur d'histoire contemporaine à l'université de Toulouse-Le Mirail ; il est spécialiste de l'Amérique latine et a publié Les révolutions en Amérique latine en 1991.
Dans le chapitre dédié à la Révolution cubaine il revient donc sur trente ans de régime castriste à Cuba. Comme son analyse se situe juste avant la chute totale de l'URSS elle reste incomplète pour nous actuellement. Cependant, l'auteur a le mérite de se pencher sur la période historique qui précède la Révolution ce qui permet d'apprécier les causes, les enjeux et les facteurs de réussite de cette révolution qui constitua une césure pour les Cubains en divisant leur XXe siècle en deux. Dans ce chapitre, l'auteur présente également l'implantation du régime castriste, sitôt après que la révolution ait chassé le dictateur Fulgencio Batista du pouvoir en 1959 ; et comment l'implantation de ce régime atypique a constitué un lieu de cristallisation de la guerre froide. Une partie traite du mode d'organisation du système politique en mettant en valeur toute son ambiguïté et ses contradictions. Enfin, Pierre Vayssière fait un bilan en relevant les résultats atteints par la révolution de Fidel Castro parallèlement aux permanences de la société cubaine, puis, dans une sorte d'ouverture, il expose l'évolution de la politique internationale que Castro a mené depuis son arrivée au pouvoir.
[...] Lorsqu'il s'estima prêt en novembre 1956, Castro s'embarqua avec ses hommes pour Cuba. Son débarquement sur l'île devait être couvert par une insurrection à La Havane cependant les deux évènements ne furent pas synchronisés et le groupe de guérilleros fut accueilli par les balles des gardes-côtes dès leur débarquement et fut démantelé A la mi-décembre, une douzaine seulement de rescapés arrivaient à se regrouper dans la Sierra Maestra C'est là que débuta la lutte de guérilla. Cette guérilla était à priori destinée à avorter : le monde ouvrier à Cuba était minoritaire et peu combatif et le parti communiste n'était pas en leur faveur, de plus Castro se retrouvait pratiquement seul dans la Sierra. [...]
[...] On le sait, contrairement aux relations avec l'Europe, les relations entre le régime castriste et les Etats-Unis furent toujours loin d'être bonnes ni même neutres. Cependant, au cours de ces relations, il y eut des périodes plus et des périodes moins conflictuelles. En effet, l'échec des guérillas castristes et la fin de la guerre du Vietnam en 1973 engendra un réchauffement des relations entre les deux Etats, surtout sous le président Carter. Mais elles s'envenimèrent de nouveau lors de l'arrivée de Reagan à la présidence américaine à cause de la guerre civile du Salvador en 1981 où Cuba était accusée de soutenir les guérillas, à cause de la guerre des Malouines en 1982 où Castro dénonça l'impérialisme des Américains envers les Argentins, et enfin à cause de l' invasion de la Grenade par les Américains en 1983. [...]
[...] Nous nous contenterons de mentionner les faits qui le menèrent jusqu'à la décision d'entamer une révolution : fils de paysan, rebelle, turbulent, discoureur et bon acteur dès son jeune âge, Fidel Castro poursuivit une formation juridique. Parallèlement à celle-ci il s'engagea très tôt dans une forte activité politique, sans toutefois posséder des convictions politiques tranchées. En 1950 il devint avocat et se posa en défenseur des opprimés. En 1952, Batista revint au pouvoir par la force ce qui signifia la fin des espérances politiques pour le Parti du peuple cubain mais non la fin des espérances de Fidel Castro. [...]
[...] Ces deux évènements marquent clairement qu'à partir des années 60, Cuba avait choisi son camp dans la Guerre Froide bien que, par ailleurs, Castro manifesta toujours une très grande indépendance en se revendiquant en tant que non-aligné. Le régime politique né de la Révolution : dictature ou démocratie ? Il est temps maintenant de se pencher sur la nature du régime révolutionnaire : Castro implanta-t-il une dictature ou une démocratie dans sa forme la plus totale, c'est-à-dire la dictature du peuple ? Certes le peuple est dûment intégré dans les institutions et les libertés fondamentales sont reconnues, cependant dans la pratique les Cubains sont surtout très encadrés et beaucoup de libertés ne sont pas garanties. [...]
[...] La seconde manifestation indépendantiste en 1895 fut cependant décisive. C'est l'intellectuel José Marti qui lui donna l'impulsion mais le lien colonial ne fut tranché que grâce à la conjonction de plusieurs facteurs favorables : la dépression économique, l'agitation des anciens esclaves et surtout l'aide des Etats-Unis. Le 25 octobre 1898, La Havane étant investie par un régiment nord- américain, l'Espagne fut obligée de signer le Traité de Paris qui stipulait son renoncement à Cuba mais aussi à Porto-Rico et aux Philippines. [...]
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