L'article de Laurent DOUSSET et Katie GLASKIN porte sur les modalités d'appropriation des modèles légaux et culturels en Australie…
[...] Etant considérés comme un tout non dissociable, la question de la segmentation de la terre et de la propriété liée à une structure politique non constituée et encore moins à un individu est, par définition, absurde au sein de ce référentiel culturel. Ainsi, il est possible de faire un lien particulièrement fort entre l'approche sociocosmique que l'on pourrait qualifier d'approche « en creux » de la propriété foncière et la difficulté de l'approche anthropologique du traitement juridique de la question des revendications territoriales des aborigènes devant les tribunaux australiens. [...]
[...] Pour ce faire, ils interrogent notamment l'influence de ces modèles sur l'interprétation des données collectées. Ainsi, les auteurs démontrent qu'une large partie de la reconstruction de la société traditionnelle aborigène par les anthropologues repose sur des traits isolés et pousse à la formulation de thèses inexactes. Les auteurs remettent ainsi notamment en causes les théories structuro-fonctionnalistes qui ont tendance à universaliser les règles locales et à y trouver, sans capacité à l'observations empirique généralisée, des lois naturelles et universelles qui révèlent nécessairement un ethnocentrisme qui tend à déformer l'interprétation des structures et espaces sociocosmiques des aborigènes pour tenter de les faire entrer dans des concepts anthropologiques peu adaptés. [...]
[...] Thèse de l'article La thèse de l'article repose sur la thèse selon laquelle il existe une d'une « continuité culturelle » des revendications des aborigènes d'Australie dans leur approche du processus judiciaire qui touche à la question de la propriété foncière de leurs terres ancestrales. Cette continuité culturelle se matérialise notamment par les choix méthodologiques qui ont été mis en place sur le plan anthropologique dans la définition des experts en charge de la construction anthropologique du dossier portant sur les revendications foncières des Aborigènes d'Australie a été la première étape de la difficile appropriation. [...]
[...] Ainsi, les auteurs notent une continuité très importante dans les modalités de revendications des aborigènes dont l'efficacité va très fortement varier en fonction des approches anthropologiques adoptées par les tribunaux et par le contexte juridique et législatif qui préside à ce traitement. Ils notent notamment la critique légitime des modèles de représentation de la légitimité de la propriété foncière et particulièrement une approche qui tend à valoriser les modèles mythiques de transmission du patrimoine foncier sur une réalité ethnographique nécessairement plus complexe. Pour ce faire, les auteurs prennent pour exemple le traitement réalisé du groupe dialectal des Ngaatjatjarra. Ce dernier n'étant pas à proprement parler constitué en tribu ne disposent pas même d'une culture que l'on pourrait qualifier de commune. [...]
[...] Présentation d'un des aspects de l'organisation de l'espace sociocosmiques La notion de droit foncier est un notion floue dans l'organisation de l'espace sociocosmique des aborigènes. Cet état de fait, première pierre d'une continuité culturelle entre tous ces peuples est le fruit de trois distinctions importantes : Avant tout, la notion de propriété même est assez faiblement définie dans l'espace sociososmique des aborigènes. Cette propriété et sa distinction au sens occidental du terme (distinction entre propriété et usufruit par exemple) ne semble pas y exister tout comme la notion de capital et les processus d'accumulation qui lui sont traditionnellement associés. [...]
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