Les cours révolutionnaires étaient destinés à pouvoir mettre en marche au plus vite l'école et à former dès la première année des ingénieurs : à l'issue de ce résumé rapide, les élèves devaient être répartis selon les capacités qu'ils avaient démontrées en trois groupes d'avancement différent. Par contre, à l'inverse des cours révolutionnaires de l'an II ceux-ci n'étaient que préliminaires et les élèves étaient recrutés par leurs capacités intellectuelles et pour leur moralité républicaine plutôt que pour leur enthousiasme.
Ce but ne fut pas atteint, les élèves furent classés en fonction de leurs notes d'entrée et restèrent, même pour les meilleurs au moins deux ans à l'école. Ces cours révolutionnaires avaient peut-être un autre but, inavoué à l'époque, permettre à des savants de trouver un travail rémunéré dans leur spécialité au moment où fut supprimée l'académie des sciences en pourvoyant tous les postes d'un coup. Une autre hypothèse est envisageable : mettre dès la fin de la première année une école complète et donc solide, en mouvement alors que la loi la fondant avait un avenir incertain.
[...] Ce projet prévoyait de remplacer les collèges tenus par les congrégations religieuses par l'implantation d'Ecoles centrales dans toute la France : ces écoles furent créées par les lois du 7 Ventôse an III ( 25 février 1795) et 3 Brumaire an IV ( 25 octobre 1795). La scolarité se divise en trois sections : - de 12 à 14 ans : dessin, histoire naturelle, langues anciennes - de 14 à 16 ans : mathématiques, chimie expérimentale et physique - à partir de 16 ans : belles lettres, grammaire générale, histoire et législation La deuxième section englobant l'enseignement des sciences et des mathématiques adopte la révolution conceptuelle des cours révolutionnaires de l'an III associant l'enseignement et la recherche. [...]
[...] Conscient de l'importance des voies de communication pour la défense nationale et l'essor industriel et commercial, le cours des ponts et chaussées de Lamblardie avait pour unique objet de projeter et de construire tous les ouvrages qui peuvent faciliter la communication en eux et leur donner les moyens de faire prospérer l'agriculture et le commerce Le manque de temps et de connaissances obligera Lamblardie à ne faire qu'un cours descriptif et général (encyclopédique). D'autre part, l'absence de manuel synthétique et fiable gênait les élèves dans les cours d'architecture de Baltard. Le cours de fortification est en partie assuré par le général Michaud D'Arçon. [...]
[...] En effet, elle n'était prévue au départ que pour la durée des cours révolutionnaires, elle a ensuite été institutionnalisée. Il fut donc très facile de démontrer son attachement à la Terreur. Si l'on peut expliquer la réussite de Polytechnique et l'échec de l'Ecole Normale par cette théorie, il y a d'autres explications : elles ne tiennent pas à la qualité des cours puisque beaucoup étaient dispensés par les mêmes professeurs, mais plutôt aux ambitions des deux écoles et à leur formulation. [...]
[...] Pour la première fois en Europe occidentale, les élèves ont pu se livrer eux- mêmes à des expériences, sans pour autant négliger les connaissances théoriques. De plus, ce cours marque une rupture dans la conceptualisation de la chimie des substances salines évoluant de la médecine et de la pharmacie vers les sciences mathématiques. Chaptal, professeur de chimie végétale, met sa science au profit de l'industrie et d'une application pratique. Berthollet, professeur de chimie animale, proposait à Polytechnique une classification traditionnelle des substances qui ressemble à la médecine du XVIIIième siècle. [...]
[...] Berthollet faisait par exemple dans ses cours une application de la chimie aux principes d'hygiène et à l'art de se vêtir. Cette mise à profit de la science pour la vie de tous les jours se retrouve également dans les discours de Monge sur les bienfaits du machinisme qui permet d'épargner aux hommes les besognes pénibles. De plus, Monge rassure ses contemporains en expliquant comment nous pourrions encore le faire aujourd'hui au sujet de la modernisation, qu'il ne faut pas craindre le machinisme, il ne crée pas de chômage mais ne fait que déplacer des emplois, de plus, le délai nécessaire à sa mise en place permet une reconversion du personnel. [...]
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